Tandis que le bilan de l'attentat de Bali s'alourdissait encore lundi, les Etats d'Asie du sud-est ont renforcé leurs dispositifs sécuritaires pour faire face à de nouvelles menaces d'Al Qaïda. «Les membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-est (ASEAN) se réuniront d'ici la fin du mois pour discuter des moyens de combattre le terrorisme dans la région», a indiqué lundi le Premier ministre thaïlandais, Thaksin Shinawatra. Cette annonce est intervenue au lendemain des demandes faites par de nombreux pays, notamment l'Australie, pour que les pays de la région accentuent leur lutte anti-terroriste. Deux jours à peine après l'attentat meurtrier survenu sur l'île indonésienne de Bali, Djakarta a déjà renforcé la sécurité aux abords des centrales pétrolières, gazières et minières. «Il y a des indications selon lesquelles ces centres pourraient être des cibles possibles de terroristes», a expliqué lundi le ministre de la Sécurité Susilo Bambang Yudhoyono. Les Philippines ont elles aussi déclaré craindre de nouveaux actes terroristes dans différents points de la région, et ont placé leurs forces de police en état d'alerte sur l'ensemble du territoire. La Malaise voisine a pour sa part renforcé la surveillance dans les boîtes de nuit et les bars fréquentés par les Occidentaux qui commencent à fuir l'Asie du sud-est depuis l'explosion à la voiture piégée de samedi soir. Attentat qui a fait à ce jour 183 morts et 300 blessés, nombre de victimes étant encore portées disparues. Les soupçons de nombreux médias et responsables politiques, notamment en Australie et Indonésie, s'étaient aussitôt tournés vers Al Qaïda et un groupe considéré comme une de ses branches dans la région: Jemaah Islamiyah. Des enquêteurs du FBI étaient même en route ce lundi pour l'Indonésie, le «maillon faible» de la campagne internationale contre le terrorisme selon Washington. Désigné comme le principal suspect dans cette attaque, Abubakar Ba'asyir, chef présumé du JI, a cependant nié lundi toute implication. «Toutes les allégations contre moi sont sans fondement. Je mets (mes accusateurs) au défi de prouver quoi que ce soit» a-t-il déclaré, ajoutant soupçonner «que l'attentat ait été fomenté par les Etats-Unis et leurs alliés pour justifier les allégations selon lesquels l'Indonésie sert de base aux terroristes». Un haut responsable des services antiterroristes allemands a par ailleurs déclaré lundi que l'attentat de Bali était l'œuvre d'une organisation internationale. «La quantité d'explosifs laisse penser que cela doit être le travail d'un vaste réseau et pourrait laisser supposer l'implication d'Al Qaïda», a-t-il dit. Samedi soir, Kuta Beach avait été frappée par deux explosions, une première de faible puissance dans la discothèque Paddys, suivie, quelques minutes plus tard, par une autre -une voiture piégée- dévastatrice et meurtrière devant la boîte de nuit Sari. Une troisième bombe a presque simultanément explosé, sans faire de victime, à une cinquantaine de mètres du consulat honoraire des Etats-Unis à Sanur, près de Kuta Beach. Un peu plus tôt, une explosion avait déjà endommagé le consulat des Philippines à Manado, sur l'île indonésienne de Sulawesi.