Le processus de l'identification animale va bon train. Pas moins de 250.000 têtes bovines ont été identifiées au premier semestre de l'année en cours. Ce chiffre s'ajoute aux 2.900.000 bovins identifiés en 2015, affichant un taux de couverture de plus de 99%. L'année 2015, première année de la mise en place du Système national d'identification et de traçabilité animales (SNIT), a également connu l'identification de 95.000 têtes camelines, soit un taux de couverture de l'ordre de 79%. L'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), parrain de l'opération, se réjouit de l'état d'avancement de cette campagne. Pour l'inscrire dans la durée, l'ONSSA a élargi son plan d'action. Depuis juin 2016, les services concernés de l'ONSSA ont procédé dans toutes les régions du Royaume à la sensibilisation au contrôle des mouvements des bovins introduits dans les abattoirs et les souks. «Nous ambitionnons à travers cette action de réduire les risques de déplacement de bovins d'origine inconnue et non identifiés vers l'intérieur du pays», explique à ALM Asma Kamili, chef de service de la certification sanitaire et de l'identification animale. A cet effet, les agents de l'ONSSA expliquent aux éleveurs le dispositif en vigueur. «Les éleveurs ont jusqu'au début 2018 pour échapper aux sanctions. Nous procéderons à partir de cette date, qui marque l'entrée en vigueur de l'arrêté de réglementation, à la phase pénalité. Les animaux non identifiés vont être interceptés afin d'appliquer les mesures nécessaires conformément à la réglementation en vigueur», explique Asma Kamili. En effet, tout animal non identifié conformément au nouveau système d'identification et de traçabilité sera privé de quitter son exploitation. Conformément aux normes internationales, le Système national d'identification et de traçabilité animales se base sur l'usage de nouvelles techniques informatiques. Le procédé repose sur trois composantes : boucles, documents d'accompagnement et base de données. «Chaque bovin ou camelin identifié portera une boucle conventionnelle et une boucle électronique qui portent le même numéro national d'identification. La lecture de ce numéro national, inscrit au niveau de la boucle électronique, est effectuée par un lecteur spécial qui enregistre les données et les envoie à la base de données nationale», explique dans ce sens Asma Kamili. Et de préciser que «pour chaque bovin ou camelin identifié, un document d'identification et d'accompagnement est délivré». Lancé officiellement en février 2015, le Système national d'identification et de traçabilité animales a connu l'adhésion d'un bon nombre d'éleveurs. Les représentants de l'ONSSA indiquent ne pas avoir senti de réticence de la part des agriculteurs. Toutefois, du chemin reste à parcourir pour généraliser cette action à grande échelle. «Nous remarquons que peu d'éleveurs déclarent le besoin d'identifier leurs nouvelles naissances ou leurs nouveaux animaux importés. De même, et en dehors des programmes de subventions, certains éleveurs peuvent laisser leurs animaux non identifiés», explique Dr Kamili. Pour assurer une meilleure assimilation de ce système, l'ONSSA et ses partenaires, notamment la Fédération interprofessionnelle marocaine du lait et la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges, s'engagent à multiplier les actions de sensibilisation, et ce à travers la diffusion de brochure ou encore des passages médiatiques. Au-delà des bovins, les autorités sanitaires cibleront prochainement les ovins. Une étude est actuellement en cours en vue d'identifier les besoins.