Après «On affame bien les rats», le journaliste Abdelaziz Mouride signe son retour avec une nouvelle BD sous le titre «Le coiffeur». Ce roman dessiné de 45 pages relate des histoires qui se sont déroulées durant les années 60 au Maroc. «Le coiffeur» est le nomdela deuxième bandedessinée d'Abdelaziz Mouride. Ce dernier, journaliste et amateur des Beaux arts, a appris à créer des bandes dessinées depuis sa plus tendre enfance. «J'avais dix ans quand j'ai commencé à faire de la bande dessinée, c'est un domaine qui m'a toujours passionné», déclare A.Mouride. Après, sa première bande dessinée, «On affame bien les rats» qui représentent une sorte de témoignages de prison, «Le coiffeur» est né . Cette fois-ci, l'auteur raconte certaines situations parfois drôles qui se sont déroulées pendant les années 60. Né à Casablanca, Abdelaziz Mouride était membre fondateur du mouvement du 23 mars, un des principaux courants de gauche marocaine de la fin des années 60. Arrêté en 1974, il sera condamné à 22 ans de prison. En 1984, il sera libéré après dix ans de détention. Durant toutes ces années passées, cloîtré dans sa cellule à Derb Moulay Cherif, Abdelaziz mouride consacrait une partie de son temps «libre» à dessiner. C'était une manière pour l'artiste de s'exprimer et de donner libre cours à ses sentiments. Tout ce qu'il a vécu en prison, comme tortures, humiliations, Abdelaziz l'a relaté dans ses dessins conçus et amorcés en prison. Ces dessins ont été par la suite rassemblés et regroupés en une sorte de témoignage de prison intitulé : «On affame bien les rats». Ce témoignage sera la première bande dessinée produite et publiée en 2001 par Abdelaziz Mouride. Après cette première bande dessinée parue en 2001, l'auteur s'attaquera à sa deuxième : «Le coiffeur», sorti cette année dans les éditions Nouiga et publié avec le concours du service culturel de l'ambassade de France au Maroc. Selon le bédéiste, cette bande dessinée est plutôt un roman dessiné. Un roman qui met en scène un personnage qui joue le rôle d'un apprenti-coiffeur. Cette bande dessinée plonge le lecteur dans le monde des années 60. Des années relatées à travers le personnage principal du roman. Ce dernier n'est autre que l'apprenti coiffeur. En parallèle à ces études, ce jeune garçon travaille comme apprenti chez un coiffeur du quartier. Pendant son apprentissage, il assiste au déroulement de plusieurs situations, parfois comiques. Plusieurs personnages défilent chez le coiffeur. A chacun son caractère mais aussi son discours. Ce roman, rappelle au lecteur, quels étaient les différents sujets traités pendant les années 60. Jamal Abd Nasser, Karl Marx ou encore Mao Tsét-Toung, faisaient partie des grandes personnalités qui étaient évoquées dans les discussions de l'époque. Même les personnes pas très cultivées étaient au courant de ce qui se passait dans le monde et autour d'eux. Le lecteur sent que les clients du coiffeur Momo défendaient tous une cause, ils reflétaient des rêves et des ambitions propres à cette époque. Les images du «Coiffeur» d'Abdelaziz Mourid sont moins choquantes que celles de sa bande dessinée précédente : «On affame bien les rats». Cette fois-ci la couleur est présente tout au long du roman, qui n'est autre qu'une chronique d'une époque aujourd'hui révolue.