Quand la souveraineté algérienne devient une monnaie d'échange    Le vice-président de l'Union des journalistes du Pérou : Le Maroc, clé de la paix et du développement en Afrique du Nord    Voyage en solitaire au Maroc : une touriste espagnole dénonce le harcèlement de rue    La Ligue arabe appelle à des efforts soutenus pour promouvoir les questions relatives aux femmes arabes    Prépa. CAN Rugby 2025 : La FRMG passe à l'action    SUV hybride - BMW X3, efficace même sans le i    Bâtiment et travaux publics : Une flambée des salaires qui mine les entreprises !    La présidence syrienne annonce une "commission d'enquête" sur les tueries de l'ouest    Le secrétaire d'Etat américain lundi en Arabie saoudite pour des discussions sur le conflit russo-ukrainien    Liberté économique : Le Maroc surclasse les autres pays d'Afrique du Nord    Oujda : Cinq mineurs arrêtés après des actes de hooliganisme    Morocco launches national program to teach kids digital tech and AI    Enfin, nos ftours sans caméras cachées    Tomates marocaines en France : vers un accord bilatéral    Plusieurs milliers de manifestants en France en faveur des droits des femmes    Les services secrets américains abattent un homme armé près de la Maison Blanche    Maroc : Un programme national pour initier les enfants au numérique et à l'IA    L'Algérie disposée à offrir ses terres rares à Donald Trump    Liga / J27 (suite) : L'Atlético et le Real, successivement en ouverture cet après-midi    CAF : Mercredi prochain , une AGE pour renouveler le Comex et les représentations au sein du Conseil de la FIFA    Le Maroc à l'honneur au salon du tourisme moto "Moto Days" de Rome    France : du porc servi à un enfant musulman, un entraîneur quitte son club    Al-Duhail : Hakim Ziyech marque son premier but au Qatar    8 mars : La CAF rend hommage à Nouhaila Benzina, figure marquante du football féminin    Le groupe de la famille Badaa s'offre deux centrales solaires de toiture    Alerte météo : Neige, fortes pluies et rafales de vent pendant deux jours    Gérald Darmanin en visite au Maroc en quête de plus de coopération judiciaire    Diaspo #379: Soufiane Chakkouche, el autor que emigró para publicar una novela    Algeria tempts Trump with mineral wealth    Les températures attendues ce dimanche 9 mars 2025    Rapport : Près de 86.000 plaintes pour violence contre les femmes enregistrées en 2023    Le temps qu'il fera ce dimanche 9 mars 2025    Un nouveau ferry reliera Marseille à Tanger Med dès juin 2025    Brahim Díaz, Jugador Cinco Estrellas Mahou del mes de febrero    MAGAZINE : Villa Carl Ficke, un musée pour la mémoire    Bande dessinée : « Khaliya », l'amitié, l'altérité    La mort de Naïma Samih «est une perte pour la scène artistique nationale», dit le souverain chérifien    L'Algérie entre les pièges de l'armée et les séductions de Washington... Les ressources du pays sur la table des négociations    Naïma Samih... Une icône de la chanson marocaine s'en va, mais sa voix reste gravée dans la mémoire des générations    Funérailles à Benslimane de la chanteuse Naïma Samih    Donald Trump nomme Duke Buchan III, ambassadeur des Etats-Unis au Maroc,    Interview avec Malika Lehyan : «Les progrès des femmes sont indéniables, mais il reste du chemin à parcourir»    L'aéroport Marrakech Menara optimise ses contrôles d'entrée    Interview avec Khadija Ezzoumi : « Malgré les succès notables, des obstacles majeurs persistent »    L'Université Chouaïb Doukkali commémore l'épopée de la libération et de l'unité nationale    Donald Trump désigne Duke Buchan III comme ambassadeur des USA au Maroc    La chanteuse marocaine Naïma Samih s'éteint, laissant un héritage musical intemporel    Tindouf : Un opposant au Maroc demande de retourner au Sahara    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Basri brûle tous ses vaisseaux
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 03 - 12 - 2004

Alors que la loi exige qu'un haut responsable respecte, même après sa mise à la retraite, le devoir de réserve, l'ex-ministre de l'Intérieur multiplie par dépit les sorties médiatiques où il rend publiques des informations qui relèvent du secret d'Etat.
Les sorties médiatiques de l'ex-ministre de l'Intérieur, Driss Basri, qui se sont multipliées ces derniers mois ont déjà fait couler beaucoup d'encre. Plus qu'elles ne méritent, estiment la plupart des dirigeants politiques nationaux qui considèrent que les déclarations de l'ex-vizir ne doivent pas faire l'objet d'un débat.
Certains expliquent cette position par le fait que M. Basri est un individu qui a trahi son pays et que, par ses déclarations, il se place en dehors de l'unanimité nationale.
C'est le cas, par exemple, du secrétaire général de l'Union Constitutionnelle, Mohamed Abied. Selon lui, « Driss Basri s'est exclu du Maroc et de la nationalité marocaine. Ses propos sont hostiles à la nation entière ».
D'autres estiment qu'il ne faut accorder aucune importance aux propos tenus par des gens qui s'auto-exilent pour attaquer leur pays. Le président du Rassemblement national des indépendants, Ahmed Osman, est l'un des défenseurs de cette position. « Personnellement, je n'accorde aucune importance aux déclarations de certains anciens responsables marocains qui se trouvent en dehors de leur pays », a-t-il déclaré récemment.
Toutefois, ces positions, qui se rejoignent dans la défense de la thèse de la réponse par le mépris, n'empêchent pas l'existence d'un problème de fond à savoir que, par ses agissements, Driss Basri a créé un antécédent grave dans l'histoire politique du Maroc. En effet, il s'agit du premier ex-haut responsable marocain qui se permet volontairement et sans aucune raison apparente de se libérer de l'un des principes de base d'un ex-commis de l'Etat qui est le devoir de réserve.
Car, en multipliant les déclarations à la presse dans lesquelles il affiche une position qui va à l'encontre de celle unanimement adoptée par toutes les composantes de son pays et en révélant des informations secrètes sur le dossier du Sahara marocain, l'ex-ministre viole à la fois la loi et les règles coutumières universellement reconnues dans le domaine de la fonction publique. Faut-il rappeler que, conformément à la loi, il est interdit au fonctionnaire de révéler les faits dont il a obtenu connaissance en raison de ses fonctions et qui auraient un caractère secret de par leur nature ou de par les prescriptions des supérieurs hiérarchiques et que cette règle s'applique également au fonctionnaire qui a cessé ses fonctions.
Comment peut-on donc qualifier certaines déclarations de Basri à la presse étrangère sinon d'une violation du devoir de réserve ? Une infraction grave que le code pénal réprime avec les peines les plus sévères étant donné qu'elles relèvent, dans le cas de l'ex-ministre de l'Intérieur, de la haute trahison. Ainsi, quand il révèle au quotidien espagnol La Razon dans l'entretien qu'il lui a accordé, le 7 novembre dernier, que feu SM le Roi Hassan II aurait préparé, quelques mois avant sa disparition, un plan de règlement pour la question du Sahara basé sur l'autodétermination, ne viole-t-il pas un secret qu'il est déontologiquement et juridiquement tenu de préserver ?
Dans un entretien avec le quotidien algérien El Watan, l'ex-ministre pousse sa forfaiture encore plus loin en affirmant que, pour lui, le problème du Sahara est un problème de décolonisation et qu'il n'est nullement provoqué par l'Algérie. «Quant à la volonté de Rabat de vouloir faire accréditer la thèse d'un conflit entre l'Algérie et le Maroc plutôt que d'admettre que c'est un problème de décolonisation, j'estime personnellement que dire que le problème du Sahara Occidental est un problème de décolonisation, c'est encore du jésuitisme puisque les résolutions onusiennes, dont la dernière en date, parlent ultimement de l'organisation d'un référendum d'autodétermination », affirme-t-il au quotidien algérois.
Mais, les déclarations de M. Basri à la presse étrangère ne se limiteront pas à la question du Sahara.
Dans l'interview qu'il a accordé au journal madrilène La Razon, les partis politiques nationaux dont l'USFP et son leader, Mohamed El Yazghi, ainsi que certains membres du gouvernement ont fait l'objet de diffamation et de calomnie qui ne sont aucunement dignes d'un ex-haut responsable qui prétend avoir servi "loyalement" son pays.
D'ailleurs, s'agissant du comportement de l'ex-ministre, il faut signaler que les juristes estiment que, le devoir de réserve s'étend même à la conduite de la personne en charge – ou ayant été en charge – d'une responsabilité au sein de l'appareil de l'Etat. La loi stipule que le fonctionnaire doit, dans l'exercice comme en dehors de l'exercice de ses fonctions, éviter tout ce qui pourrait porter atteinte à la dignité de ses fonctions ou à sa capacité de les exercer, donner lieu à scandale ou compromettre les intérêts du service public. Les juristes ajoutent que le fonctionnaire, même après avoir quitté ses fonctions, est tenu de se comporter avec dignité et civilité.
Or, l'ex-ministre de l'Intérieur, ne fait preuve d'aucune dignité. Ses sorties médiatiques tant dans la forme que dans le fond ne sont pas dignes d'un homme qui a assumé une haute responsabilité dans son pays.
Pour une personne qui a été, pendant plus de trois décennies, investie d'une responsabilité aussi importante que la direction du ministère de l'Intérieur, s'exhiber de cette manière ridicule sur les colonnes de la presse étrangère hostile à son pays est une attitude qui n'est pas digne de ce qu'il prétend être : un homme d'Etat.
D'ailleurs, comment peut-il prétendre à ce titre – que seule l'Histoire est habilitée à attribuer – alors qu'il s'attaque à son pays, à la cause sacrée de sa patrie et aux institutions de l'Etat qu'il a servi ?
Aussi, entre ce qu'il prétend être et ce qu'il est devenu, l'Histoire ne retiendra de Basri que l'image qu'il donne aujourd'hui, celle d'un homme qui a trahi la confiance de son pays.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.