Le projet super collecteur ouest de Casablanca qui vise à doter la ville de Casablanca d'un ouvrage souterrain permettant la canalisation des eaux de crue de l'oued Bouskoura et leur rejet direct vers la mer va bon train. Il affiche un état d'avancement satisfaisant depuis le lancement des ses travaux en mars 2014. Il s'agit de mettre en place un ouvrage de protection contre les inondations de l'oued Bouskoura, dont le tracé traverse des points névralgiques de Casablanca. Un canal d'environ 5,2 km pour évacuer vers l'océan les crues de la rivière pour un coût de 855 millions DH. «Le projet avance selon le planning prévisionnel. Nous prévoyons de le livrer au plus tard en mars 2017, ce qui permettra à la ville de Casablanca d'être à l'abri des crues de l'oued Bouskoura», a affirmé à ALM Moulay Rchid Driss, directeur général de la société Casa-Aménagement. Et de poursuivre : «De plus, ce projet permettra à la ville de gagner des dizaines d'hectares de terrain initialement inondables afin de développer des espaces verts et des terrains de proximité pour les habitants des quartiers de Lissasfa et Hay Hassani». En effet, l'excavation du tunnel est effectuée par la méthode TBM (Tunnel Boring Machine) avec un revêtement de type voussoirs. Le profil en long du tunnel se maintient à une profondeur dépassant largement une dizaine de mètres sur les 5 premiers kilomètres. Au-delà, côté mer de la route d'Azemour, la couverture diminue si bien que le tunnel, tout en conservant sa section intérieure, est réalisé en tranchée remblayée sur une voie de la route Sidi Abderrahman. A l'approche du rivage, le gabarit limité par la côte de sortie d'une part et la ligne rouge des voies de circulation d'autre part, conduit à passer à un dalot quadruple après une section de transition assurant une bonne répartition du débit entre les 4 pertuis du dalot. Ainsi, le projet du SCO se décline en trois parties. La première partie contient un canal à ciel ouvert d'un linéaire total de 3km en amont du projet, alors que la deuxième partie comprend le tunnel souterrain de 6,2 km environ un diamètre de 5,5 m pour un débit de 140 m3/seconde, tandis que la troisième partie comporte une tranchée remblayée et des dalots, environ 1 km, qui permettront de déverser les eaux directement en mer. Dans ce sens, Moulay Rchid a estimé que «nous avons aussi réussi, à travers ce projet, à renforcer l'expertise marocaine dans le domaine des tunnels puisque c'est le premier projet de cette envergure (diamètre supérieur à 5 m) au Maroc réalisé dans un milieu urbain dense avec la technique du TBM. La maitrise d'œuvre est 100% marocaine (BET : Novec) ainsi que les laboratoires, topographes et différents autres sous-traitants de l'entreprise (LPEE, Labotest, Etafat, Lafarge, etc.). Un transfert de savoir-faire avéré puisque 90% des employés de l'entreprise turque Makyol en charge des travaux sont marocains». Il est à noter que la société d'aménagement de la métropole gère plusieurs projets d'envergure tel que, Sindibad, zoo d'Aïn Sebaâ, le Grand théâtre, complexe Mohammed V, espace archéologique Sidi Abderrahmane....