Nous sommes au village d'Assif El Mal, province de Chichaoua, dans la région de Marrakech-Safi. Ce père de famille n'arrive pas à croire la disparition, depuis quelques jours, de sa fille, âgée de vingt-et-un ans. Celle-ci vient, il y a une dizaine de jours, de contracter un acte de mariage avec un jeune homme de la même région. En effet, la nuit de noces doit être, en principe, célébrée en fin du mois d'août de l'année en cours. Quelle réponse doit ce malheureux père de famille donner à son beau-fils, sa belle-famille, sa propre famille et ses voisins, à chaque fois qu'ils demandent des nouvelles de sa fille ? Les mauvaises langues parlent d'une fugue. Tout le monde affirme que la fille entretient depuis plusieurs mois une relation amoureuse avec un jeune homme, son aîné de six ans, qui demeure dans un autre douar. Tout le monde semble au courant de son histoire d'amour avec ce jeune qui l'aime également. A-t-elle vraiment fugué ? Si oui, pourquoi a-t-elle accepté que son acte de mariage soit contracté avec ce jeune de son douar qui attend impatiemment la célébration de la nuit de noces ? Toutes ses amies et la majorité de ses voisins au douar savent qu'elle a manifesté son refus d'être l'épouse de ce jeune de son douar. Mais son père avait un autre avis qu'il regrette maintenant. C'est lui qui le lui a choisi. Enfin, ce père de famille semble n'avoir plus d'autre choix que de déposer plainte auprès de la gendarmerie royale de Mjat. Dans cette plainte, il explique que sa fille entretient une relation amoureuse avec un jeune du douar Zilaout, relevant de la même commune rurale. Pas moins de quelques heures, les gendarmes arrivent au douar du jeune amant. Sans détours, il avoue aux enquêteurs que sa bien-aimée se trouve chez lui, à l'intérieur de la maison. Cette dernière sort de la maison pour se présenter devant les gendarmes qui les conduisent tous les deux vers le siège du commandement. Soumis aux interrogatoires, ils affirment être des amoureux qui n'imaginent jamais vivre l'un loin de l'autre. La jeune fille explique aux enquêteurs qu'elle n'a jamais l'intention d'épouser que son bien-aimé. C'est l'avis également de son amant. Cela n'empêche pas les gendarmes de les traduire, lundi 1er août, devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance d'Imintanout, poursuivis en état d'arrestation pour adultère, complicité à l'adultère et débauche.