L'islam de France a mal à ses dirigeants. Censé en organiser la représentativité à travers des instances démocratiquement élues en vue d'encadrer les musulmans de ce pays selon les lois de la république, le conseil français du culte musulman (CFCM) mis en place par l'ex-ministre français de l'Intérieur Nicolas Sarkozy n'aura finalement réussi qu'à exacerber les clivages entre les principales organisations. L'islam de France a mal à ses dirigeants. Censé en organiser la représentativité à travers des instances démocratiquement élues en vue d'encadrer les musulmans de ce pays selon les lois de la république, le conseil français du culte musulman (CFCM) mis en place par l'ex-ministre français de l'Intérieur Nicolas Sarkozy n'aura finalement réussi qu'à exacerber les clivages entre les principales organisations. En effet, les élections du 6 et 13 avril 2003 des présidents des conseils régionaux (CRCM) ont donné contre toute attente la légitimité à deux associations, la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF) dirigée par le Marocain Mohamed Bechari et à l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) menée par un autre Marocain Fouad Allaoui. Quant à la Mosquée de Paris, dirigée par l'Algérien Dalil Boubakeur, qui est en même temps président du CFCM, elle n'a récolté que 6 maigres voix montrant par la même occasion la faiblesse de son audience sur le terrain. Logiquement, la présidence doit revenir à M. Bechari dont l'organisation a obtenu pas moins de 16 voix. Mais M. Boubakeur, qui estime être le porte-étendard d'un islam de France “libéral“ et “modéré“, a refusé de se conformer au verdict électoral, agitant comme une muleta l'idée qu'il est le seul et dernier rempart contre les intégristes qui veulent faire une OPA sur la deuxième religion de France. Au début, le recteur de la mosquée de Paris a mis à plusieurs reprises sa démission dans la balance. Ce n'était en fait qu'un subterfuge politique dans le style classique : retenez-moi ou je démissionne. En effet, il se maintiendra à son poste allant jusqu'à diaboliser ses adversaires et à accentuer la crise entre lui et les membres du jeune conseil, principalement Mohamed Bechari. En vérité, dans cette affaire de querelle de minarets, il y a peu de religion et beaucoup de politique. L'Algérie par Boubakeur interposé a toujours manœuvré pour garder le contrôle de la mosquée de Paris que lui dispute le Maroc depuis plusieurs années. Les résultats du scrutin du CFCM, très peu favorables au représentant d'Alger en France, ont révélé la faiblesse de la représentativité de la plus grande mosquée de France au profit des organisations marocaines qui sont loin, contrairement aux accusations, de véhiculer des thèses extrémistes. Tout ce qu'il y a, c'est qu'au lieu de tirer la conclusion de sa défaite, M. Boubakeur, qui ne représente que lui-même, s'accroche au pouvoir politico-cultuel et “met en garde contre la montée des mouvements islamistes en France“. Une manière de faire peur aux autorités françaises et de leur signifier qu'en dehors de lui, l'islam de France, dont il semble s'arroger le monopole, est menacé et qu'il y a péril en la demeure. Voire… C'est dommage qu'au pays de la démocratie, le verdict des urnes, dès qu'il s'est agit de Musulmans, soit ainsi bafoué de façon aussi flagrante et que le ministère de l'Intérieur français, qui se veut le garant d'un islam modéré et pacifique, ne soit pas intervenu pour faire respecter la légitimité démocratique.