Le SG de l'UMT n'a pas manqué de revenir sur la grève nationale du 31 mai pour appuyer ses propos concernant ce qu'il considère comme politiques impopulaires au Maroc. L'interminable guerre qui oppose le mouvement syndical du Maroc à son gouvernement n'est pas près d'aboutir à une trêve. Représentant les travailleurs du pays lors de la 105ème conférence de l'Organisation internationale du travail (OIT), le secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik, n'omet aucune occasion de faire part de son mécontentement de ce qu'il a décrit jeudi 2 juin comme «politiques gouvernementales visant à marginaliser les organisations syndicales des travailleurs, à geler le dialogue social et les négociations et à combattre l'action syndicale». Détails. Deux jours après la grève nationale dans la fonction publique et qui a connu un franc succès, selon les principaux syndicats du Royaume, la question de la situation des travailleurs au Maroc rebondit, cette fois-ci à Genève. Dans un discours prononcé par Miloudi Moukharik, celui-ci trouve «inconcevable que des droits fondamentaux des travailleurs n'obtiennent pas droit de cité dans les zones franches». Selon lui, dans ces zones la liberté syndicale est dénigrée au moment où faire grève peut être un vrai risque pour les salariés. Ceci «au vu et au su des autorités», précise-t-il devant la large assemblée de l'OIT avant de se désoler d'un dialogue social qui relève de l'utopie. Le SG de l'UMT n'a pas manqué de revenir sur la grève nationale du 31 mai pour appuyer ses propos concernant ce qu'il considère comme politiques impopulaires au Maroc que la même source présente comme «un atelier des donneurs d'ordre». «Pour contrecarrer ces politiques impopulaires du gouvernement, des mouvements de protestation ont été menés ces derniers mois, dont une grève nationale vient d'avoir lieu avant-hier, le mercredi 31 mai 2016, dans le secteur de la fonction publique et les collectivités territoriales, en protestation contre le retour sur les droits sociaux des fonctionnaires et des travailleurs, et contre le refus du gouvernement marocain d'ouvrir des négociations responsables et de bonne foi», avait-il fait savoir. Tout en présentant ses félicitations à l'OIT pour sa lutte en faveur des droits des travailleurs, Moukharik a appelé à des standards élevés et à des normes à même d'abolir la traite de la main-d'œuvre. Il s'agirait également de «normes spécifiques pour les femmes et les enfants, des normes pour rendre effective l'égalité de traitement et lutter contre la précarité et l'exploitation», insiste-t-il. Compte tenu du contexte actuel, le secrétaire général de l'UMT a attiré l'attention quant aux besoins politiques d'intégration «solides et inclusives» en faveur des migrants et réfugiés, sans discrimination aucune. D'autres questions telles la rémunération et la protection sociales se sont fortement imposées également dans le discours de Moukharik. Ce dernier a de ce fait rappelé que tout travail décent nécessite un salaire décent, des conditions de travail conformes aux standards internationaux et une protection sociale et médicale. Sur ce dernier point, il y a lieu de rappeler les derniers chiffres publiés par la Direction des études et des prévisions financières du Maroc. Dans une étude récemment publiée, l'on apprend en effet que si le Maroc consacre 6,2% de son PIB aux dépenses de la santé, ce sont surtout les ménages qui financent ce secteur et cela à hauteur de 62%. Ceci au moment où «40% de la population n'est actuellement couverte par aucun régime et plus de 50% des emplois sont vulnérables».