Président de l'Association marocaine de bienfaisance aux Etats-Unis, Mustapha Fadil estime que le Maroc a besoin de tous ses enfants où qu'ils soient pour participer au processus du développement du pays. Entretien. ALM : D'abord comment et quand vous avez créé l'association marocaine de bienfaisance aux Etats-Unis ? Mustapha Fadil : L'association a été créée en 1999. C'est la seule association de Marocains aux Etats-Unis d'Amérique. Mais bien avant cette date, il y avait plusieurs tentatives de création d'un organisme qui rassemble les Marocains résidant aux Etats-Unis, notamment à New-York où ils sont plus présents. Mais, aucun projet n'a pu aboutir sauf le notre. Vous savez que les Marocains n'ont commencé à s'intéresser à l'immigration vers les USA que lors des années 80. Nous nous sommes constitués en groupe pour venir en aide aux nouveaux venus en désignant des points de rencontre pour prendre compte des difficultés et des problèmes rencontrés par ceux qui débarquaient pour la première dans cette immense ville. C'est ainsi que notre association finira par voir le jour. Mais vers la fin des années 90, les Marocains se sont intégrés dans la mégalopole américaine et sont devenus bien organisés, indépendamment de l'aide de l'association. La communauté s'est élargie au point que sa présence ne passe pas inaperçue même dans une grande ville comme New York. C'est ainsi que lors de nos différentes concertations au sein de l'association, nous avons décidé de tourner nos efforts vers notre pays où nos activités d'ordre caritatif auraient un effet bénéfique. Depuis l'avènement de SM le Roi Mohammed VI, nous avons constaté avec fierté que la société civile était de plus en plus impliquée dans le processus de développement. Depuis l'année 2000 donc, nous réalisons régulièrement deux à trois activités par an. Nous élaborons un programme que nous mettons à exécution depuis notre arrivée jusqu'à notre départ. Quel genre d'activité et où ont-elles lieu à titre d'exemple? Cette année par exemple, nous sommes arrivés au début du mois de juillet. Nous avons organisé une grande manifestation sportive entre les jeunes de Derb-Soltane et ceux de Sidi Moumen. Deux grands tournois qui ont connu la participation de quelques noms du sport national ainsi que des artistes. Suite à cette manifestation, des équipements sportifs complets ont été distribués aux élèves dans des écoles à Derb-Soltane et Sidi Moumen. Au mois de novembre, nous sommes donc revenus. Vendredi dernier, nous avons organisé une conférence-débat au quartier Mâarif, avec comme thème «Le rôle de la société civile dans la lutte contre l'intégrisme». Cette rencontre a connu la participation de M.Hassan Aourid et du Dr Mohamed Darif et a laissé des échos très positifs. Par la suite l'association s'est chargée de la circoncision de près de deux cents enfants à sidi Moumen, puis le lundi, une opération similaire de circoncision a eu lieu à Derb-Soltane. L'association a également organisé une autre conférence débat sur «Le rôle de la communauté marocaine établie à l'étranger par rapport au développement et la citoyenneté» au complexe culturel de Sidi Moumen. Et très prochainement une opération de distribution de lunettes de vue en faveur des démunis à Derb Soltane et à Sidi Moumen. Dans ce contexte je voudrais personnellement et au nom de l'association remercier MM Abdellah Mejjout et Ahmed Barija de Sidi Moumen ainsi que M.Aziz Dades, gouverneur de Derb Soltane El-Fida. Ils ont soutenu l'association et ont fait de sorte que les choses se passent dans une parfaite organisation. C'est ce genre d'hommes qui nous encouragent à penser à faire davantage d'activités de solidarité à l'image de SM le Roi. Vous ne pensez pas que ce va-et vient entre le Maroc et l'Amérique est plus coûteux pour l'association ? Justement, pour éviter les nombreux déplacements, nous avons ouvert un bureau à Casablanca qui se chargera désormais de coordination de toutes nos prochaines activités. Plus qu'un devoir, pour nous c'est un honneur et une fierté d'apporter un tant soit peu à nos concitoyens dans le besoin. Même en vivant en Amérique, les Marocains demeurent viscéralement attachés à leur pays. Et c'est particulièrement pour cette raison que nous continuerons à faire de notre mieux.