Les paiements électroniques constituent un service vital pour les économies des pays du monde, d'autant plus qu'ils représentent un segment d'activité en pleine révolution, qui bouillonne d'innovations. Le workshop, organisé récemment à ce propos par la société mondiale de technologie de paiement, Visa, rentre dans la vision de l'entreprise de fournir un aperçu général des paiements électroniques et leurs valeurs ajoutées pour les économies des pays du monde. L'atelier de formation, qui a eu lieu à Casablanca, a aussi permis de démontrer les rôles et responsabilités des différentes parties prenantes au sein de l'écosystème des paiements électroniques. Vue globale et avantages des systèmes de paiement électronique «Un système de paiement électronique est une composante fondamentale du système financier d'un pays», a indiqué Majeed Hujair, directeur général de Visa School Public Policy. L'animateur du workshop a expliqué que le système passe par trois phases pour sa réalisation, à savoir la transaction, la liquidation et le règlement. Le système offre à ses usagers une méthode de paiement efficace pour l'acquisition des biens et services. Trois composantes font partie du process, en l'occurrence le système de transfert de fonds de gros montants, le système de fonds en vrac faibles montants, et le réseau de paiement par carte. Le paiement électronique présente des avantages, l'inclusion financière en est la principale, en plus de l'efficacité en termes de gestion des coûts des paiements en espèces avec modularité, l'opportunité dans le sens de l'intégration dans l'économie mondiale et enfin la pertinence en termes de mobilité et commodité. L'inclusion financière, d'après Majeed Hujair, est l'un des principaux avantages, parce qu'il permet de toucher une grande population non bancarisée à travers les offres des services bancaires. Elle permet aussi d'assurer une amélioration de la transparence financière en termes de réduction de prolifération des économies de l'ombre dites aussi souterraines ou informelles, par une réduction des liquidités en circulation et donc avoir une traçabilité pour les Etats pour leurs recettes fiscales. D'après Majeed Hujair, d'autres avantages peuvent entrer en jeu pour une conversion rapide aux paiements électroniques, comme la sécurité de la livraison plus sûre et plus rapide, ainsi que la croissance économique en termes de contribution dans les PIB des pays. Néanmoins... Comme les systèmes de paiement électronique sont en expansion rapide, la gestion des risques et des litiges, générés par ces systèmes, est en parallèle prise en compte par les sociétés de technologie de paiement. Les raisons les plus courantes auxquelles ces entités sont exposées concernent les litiges avec la clientèle, la fraude, les erreurs de traitement et les problèmes d'autorisation. Pour Visa, un faible niveau de rejet de débit signifie une plus grande satisfaction client. Pour Majeed Hujair, la mise en valeur de la sécurité et la confiance sont deux points primordiaux chez l'entreprise américaine. Le directeur général de Visa School souligne qu'un système de paiement sécurisé doit avoir un environnement de partenariat, qui favorise une large participation de ses membres, en l'occurrence les différents intervenants dans le cycle de système de paiement, à travers la responsabilisation autour de la sécurisation des données sensibles des consommateurs. Parmi les risques les plus fréquents, la fraude. L'animateur de l'atelier explique qu'elle constitue l'ennemi numéro un des paiements électroniques et consiste en l'obtention par tromperie, de biens, de service ou de l'argent liquide, via une transaction par carte bancaire, non autorisée par son véritable titulaire. Pour l'affronter, Visa met en place des pratiques et technologies conçues pour anticiper les menaces, évaluer les risques, détecter et répondre aux incidents qui menacent sa marque. «Tokenisation» (système de jetons) et «Cryptage de point à point» représentent le dernier cri en matière d'innovations chez Visa pour la sécurité des données lors des paiements électroniques. Ces innovations ont permis de réduire le niveau des fraudes malgré une croissance en termes d'échanges de données entre les intervenants du système de paiement électronique. De fortes tendances sont prévues pour le futur vers un engouement pour les modes de paiements électroniques au profit des consommateurs, entreprises, vendeurs et gouvernements. Au Maroc ... L'utilisation de la carte bancaire a connu une nette progression. Selon le Centre monétique interbancaire (CMI), l'activité monétique a totalisé, au premier trimestre 2016, un peu plus de 69,6 millions d'opérations pour un montant global de 56,7 milliards de dirhams. Ce sont 4 milliards de dirhams de plus qu'à la même période de l'année précédente. Intéressée par cette expansion des opérations de paiements électroniques, la société Visa a déjà affiché son intention de s'implanter au Maroc, via une représentation. Aziza Tazi, directrice développement Visa, a déclaré dans ce sens que «la société est en cours d'implémentation au Maroc, il reste juste quelques procédures à terminer en termes de réglementations». Et d'ajouter que «notre vision est d'opérer sur le marché local marocain, surtout que le Maroc connaît une expansion pour les paiements électroniques et que la banque centrale nous encourage et adhère parfaitement à notre vision». L'activité de paiement sur Internet reste très fortement dominée par les cartes marocaines à hauteur de 96,1% en nombre de transactions et de 90,3% en montant. Avec la croissance de cette économie marchande sur la Toile, la généralisation des systèmes des paiements électroniques, d'après Visa, est promise à un bel avenir au Royaume. Mounir Bassy Journaliste stagiaire