Le S.G. du Parti de l'avant-garde démocratique socialiste donne les raisons du boycott des élections législatives du 27 septembre. ALM : Pourquoi le PADS appelle-t-il au boycott des législatives du 27 septembre? Ahmed Benjelloun : Pour des raisons politiques, juridiques et constitutionnelles, le PADS a décidé de ne pas se présenter à ces élections. Car, nous n'avons perçu aucun signe concret de l'existence d'une volonté politique réelle des gouvernants d'établir une démocratie véritable dans notre pays. Le cadre constitutionnel n'a pas changé et la Constitution actuelle ne constitue pas un cadre pour une véritable démocratie où le peuple aurait la faculté d'exercer sa souveraineté par le biais de représentants démocratiquement élus. En somme, nous sommes contre la démocratie de façade et pour une démocratie réelle. Et j'ajoute que contrairement à ce que l'on pourrait penser, le PADS n'est pas un parti nihiliste, contre toutes les élections et de façon absolue. Ce qu'il refuse, c'est la confiscation de la souveraineté du peuple et la falsification de sa volonté. Et nous avons fait la triste expérience des consensus sélectifs et antinomiques qui ont conduit -et de l'avis de tout le monde - à l'échec des expériences électorales passées en 1993 et 1997. Concrètement, comment votre appel au boycott s'effectue-t-il ? Le PADS mène une campagne en bonne et due forme, sauf que, à l'inverse des autres partis, nous appelons les électeurs à ne pas voter le jour des élections législatives. Car, comme je vous l'ai dit, nous estimons qu'en général, les conditions d'une démocratie réelle ne sont pas réunies, ainsi que les conditions pour des élections transparentes et saines. Votre parti n'avait pourtant pas prévu de participer à ce scrutin ? Les garanties données par l'Administration ne sont-elles pas suffisantes selon vous ? Le Parti de l'avant-garde démocratique socialiste avait, dans un premier temps, appelé les militants et les citoyens à s'inscrire sur les listes électorales tout en demandant le report de ces élections pour qu'enfin, pour la première fois après quarante années, nous puissions avoir des élections honnêtes. Mais rien de tout cela n'a été fait. Concernant l'autre volet de votre question, nous l'avons dit et redit : les professions de foi, aussi sincères soient-elles, ne sont pas suffisantes pour garantir la sincérité des élections et encore moins pour franchir ce pas fatidique pour la démocratie.