Beau et très chic, ce jeune coiffeur se tient au box des accusés, à la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Boujaâd. Poursuivi en état d'arrestation pour extorsion, escroquerie, détournement de mineures de moins de quinze ans, production et diffusion de photos et de vidéos pornographiques, débauche et outrage public à la pudeur, ce coiffeur reste les yeux baissées, ne pouvant regarder ni le juge ni l'assistance présente en nombre ce jour-là à la salle d'audience. Le juge appelle à la barre la principale victime qui est apparue dans une vidéo, ayant circulé sur WhatsApp et Youtube, en pleins ébats sexuels avec le coiffeur. Absente, cette étudiante qui devait dans quelque mois convoler en justes noces ne répond pas. Les mauvaises langues affirment qu'elle ne sort plus de chez elle. Se préparant à célébrer la nuit de noces en été, elle s'est retrouvée enfin entre le marteau de la vidéo diffusée via WhatsApp et l'enclume d'une société qui ne pardonne pas. En fait, la majorité des habitants de Boujaâd a regardé la fameuse vidéo où elle était avec le coiffeur dans son local et en parle. C'est la raison pour laquelle le procureur du Roi près le tribunal de première instance a donné ses instructions pour entamer une enquête minutieuse pour tirer toute l'affaire de la vidéo au clair. Certes, les limiers de la police judiciaire sont arrivés à identifier la fille et son amant coiffeur. Se dépêchant sur le local de ce dernier, les limiers l'ont arrêté et ont entamé leur perquisition. Ils sont arrivés à localiser une caméra numérique cachée installée dans un coin du local de la coiffure. La perquisition a également permis aux enquêteurs de mettre la main sur des vidéos montrant quatre autres filles, mineures, en compagnie du coiffeur à l'intérieur de son local de commerce. Soumis aux interrogatoires, le coiffeur a avoué aux policiers qu'il filmait ses victimes pour les faire chanter ensuite en leur demandant de lui céder une énième fois et lui remettre des sommes d'argent. Du même, il révèle, devant le tribunal, que les filles couchaient avec lui, au départ, de leur plein gré. Mais, il ajoute qu'il leur réclamait, ensuite, de l'argent pour ne pas diffuser les vidéos enregistrées à leur insu. Mais, pourquoi a-t-il diffusé la vidéo de cette étudiante ? Le coiffeur en cause répond, devant le tribunal, qu'il était contre son mariage. Verdict : 2 ans et demi de prison ferme.