Les raisons de la colère de la FDT de Fatihi ne se limitent pas au simple fait d'être exclue du dernier round du dialogue social. La centrale proche de l'USFP est surtout en colère contre la participation à la réunion au dialogue social du courant de Abderahmane Azzouzi Le dernier round du dialogue social entre partenaires sociaux risque de prendre une tournure politique. Alors que les dirigeants des syndicats les plus représentatifs prenaient hier part à un nouveau round du dialogue social, un autre syndicat représenté au Parlement publiait un communiqué très critique. En effet, la Fédération démocratique du travail dirigée par Abdelhamid Fatihi, également membre du bureau politique de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) et l'un des proches collaborateurs du premier secrétaire de ce parti, Driss Lachgar, affirme avoir été exclue du dialogue social. «Notre syndicat est fortement étonné de ne pas avoir été invité au dialogue social sachant qu'il a été classé troisième dans les dernières élections des commissions paritaires dans le secteur public, ce qui fait de notre centrale une force représentative qu'il ne faut pas outrepasser d'un point de vue démocratique», affirment les responsables du bureau central de la FDT. Cependant, les raisons de la colère de la FDT de Fatihi ne se limitent pas au simple fait d'être exclue du dernier round du dialogue social. La centrale proche de l'USFP est surtout en colère contre la participation à la réunion au dialogue social du courant de Abderahmane Azzouzi qui se considère toujours comme le vrai secrétaire général de la Fédération démocratique du travail. Il faut dire que Fatihi et Azzouzi se disputent depuis des années la direction de la FDT. Lorsque Fatihi a été élu lors d'une session extraordinaire du conseil national du syndicat, Azzouzi n'a pas reconnu cette élection. Il a alors été soutenu par un autre syndicat. L'Union marocaine du travail de Miloudi Moukharik continue ainsi de coordonner avec le courant de Azzouzi tout comme la CDT (Confédération démocratique du travail) de Noubir Amaoui. Si la FDT de Fatihi avait jeté son dévolu sur l'UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc), cette dernière centrale proche du parti de l'Istiqlal a fini par rejoindre le trio formé par l'UMT, la CDT et la FDT de Azzouzi. Depuis, le syndicat de Fatihi est pratiquement isolé. C'est la raison pour laquelle Fatihi et les autres responsables de la FDT sont en colère. «Notre syndicat est grandement surpris en raison des agissements irresponsables d'une centrale syndicale et ses interventions répétées dans les affaires internes de la FDT et même sa volonté de créer une scission fictive au sein de notre syndicat en prenant sous son aile des personnes qui n'ont plus rien à voir avec la FDT», déclarent les membres du bureau central de ce syndicat. Et de conclure : «Nous mettons en garde contre la présence au dialogue social d'une organisation se faisant passer pour la FDT sachant que la responsabilité incombe principalement au chef de gouvernement, en infraction à la légalité et de à légitimité».