A l'occasion de la publication du rapport annuel de l'Observatoire Marocain des Prisons, Youssef Madad, secrétaire général adjoint de l'Observatoire, livre davantage d'explications. Entretien. Aujourd'hui Le Maroc : Est-ce que le 2ème rapport annuel de l'OMP apporte du nouveau ? Youssef Madad : Il rapporte l'approfondissement de la connaissance des conditions du monde carcéral au Maroc, confirme de plus en plus la détérioration des conditions de vie dans les établissements pénitentiaires et constate une fois encore l'échec de l'administration pénitentiaire à remplir ses engagements que stipulent les textes de loi réglementant le fonctionnement de ces établissements. Il donne également un nouvel éclairage sur les problèmes essentiels, comme le surpeuplement et l'absence d'infrastructures. Vous n'avez pas remis une copie du rapport à l'administration afin qu'elle donne des réponses avant son impression, comme c'était le cas pour le premier rapport. Pourquoi? Lors de la préparation du premier rapport (2000-2001), nous avons remis effectivement à l'administration centrale une copie du rapport avant son impression afin qu'elle s'exprime et donne son point de vue et ce, parce qu'il y'avait la possibilité de coopération et de dialogue et de communication. Actuellement, on a du mal à élaborer un lien avec la nouvelle direction qui nous renvoie à chaque occasion au ministère de la justice !! Quels sont vos projets ? On est actuellement à la phase de consolidation. Un travail énorme nous attend. On ne prétend pas faire seul tout ce travail. Il faut y associer les décideurs, l'opinion publique et la société civile. Il faut que tout le monde se mobilise afin d'apporter son soutien pour la réhabilitation de cette institution sociale et pour la doter des moyens matériels nécessaires pour l'accomplissement de ses fonctions.