Accord de libre-échange, statut d'allié majeur non-Otan pour le Maroc et projet d'organisation au Royaume du Forum sur le Grand Moyen-Orient sont autant d'indicateurs de l'excellence des relations bilatérales entre Rabat et Washington. N'en déplaise aux sages qui rallient l'antiaméricanisme européen, les relations entre le Maroc et les Etats-Unis ont été rarement aussi intenses que depuis l'entrée de George W. Bush à la Maison-Blanche en 2000. Sur le plan économique, des accords de libre-échange ont été conclus, le 15 juin 2004, entre le Maroc et les Etats-Unis. Ces accords, les premiers du genre en Afrique, ont été signés dans un lieu hautement symbolique : la salle de Benjamin Franklin au département d'Etat américain. Benjamin Franklin, l'un des auteurs de la déclaration d'indépendance des Etats-Unis, avait incité le Congrès à conclure le premier traité entre les Etats-Unis et le Maroc, ratifié en 1787. C'est le plus ancien traité, jamais interrompu, de l'histoire des Etats-Unis. Sur le plan politique, le statut d'allié majeur non-Otan a été conféré par les Etats-Unis au Maroc, le jeudi 29 juillet 2004. Cette consécration des choix politiques du Royaume a été commentée par Fred Jones, porte-parole de la présidence américaine en ces termes : «Le président (George W. Bush) a pris cette décision en reconnaissance des liens étroits entre le Maroc et les Etats-Unis. Nous apprécions le soutien sans faille du Maroc dans la lutte contre le terrorisme et le rôle du Roi (SM Mohammed VI) comme dirigeant visionnaire au sein du monde arabe». Le statut d'allié majeur non-Otan permet, de facto, la levée de restrictions sur des ventes d'armements. Il autorise également le Maroc à disposer de l'aide financière des USA et à se porter candidat à certains contrats militaires américains : recherches et programmes de développement contrôlés par le Pentagone. Au demeurant, ce statut a fait grincer les dents de nos voisins. Après une lettre de protestation adressée par le chef du polisario au président américain, l'Algérie s'est lancée dans une course effrénée à l'armement en s'approvisionnant, exclusivement, chez le marchand russe. Cherchait-elle à donner des regrets à l'Administration américaine ? Autre indice du rapprochement de vues entre Rabat et Washington : le projet d'organisation au Maroc d'une Conférence internationale sur le Grand Moyen-Orient, soutenu par les Etats-Unis. Intitulé «Forum de l'avenir», l'événement aura lieu à la fin du mois de décembre. Ce forum réunira des responsables politiques ainsi que des personnalités de la société civile et des milieux d'affaires d'au moins 25 pays pour examiner comment promouvoir les réformes démocratiques en Afrique du Nord, au Proche-Orient, en Afghanistan ou encore en Asie du Sud-est. Le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, a félicité le Royaume pour «avoir été choisi». Il a également exprimé ses remerciements à SM le Roi Mohammed VI et au gouvernement marocain pour avoir bien voulu accueillir la première réunion du Forum. Par ailleurs, dans le message de félicitations adressé au président George W. Bush pour sa réélection, SM le Roi Mohammed VI a salué «le partenariat stratégique» dans lequel sont engagés le Maroc et les Etats-Unis. S'adressant à un «grand ami», le Souverain rappelle que les relations entre Rabat et Washington ont connu «une forte impulsion» sous le premier mandat du président américain. Tous ces indicateurs témoignent de l'excellence des relations entre Rabat et Washington. A nos politiques donc d'exploiter cette excellence des relations bilatérales pour trouver une solution définitive au conflit du Sahara avant la fin du mandat de George W. Bush.