Sa Majesté le Roi Mohammed VI a entamé, hier, une visite de travail aux Etats-Unis durant laquelle il sera accueilli par le président américain George W. Bush. Cette visite, la troisième du genre du Souverain à Washington, intervient à un moment où les relations entre les deux pays sont marquées par le signe de l'excellence. La visite de travail entamée hier par de SM le Roi Mohammed VI aux Etats-Unis devrait donner un nouvel élan à la coopération maroco-américaine. Durant cette visite, le Souverain sera reçu par le président George W. Bush, a indiqué le porte-parole de la présidence américaine, Scoot McClellan. «Le président est très heureux d'accueillir le dirigeant d'un allié proche des Etats-Unis, un pays auquel le président a récemment accordé le statut d'allié majeur non-Otan et avec lequel les Etats-Unis ont signé un accord de libre-échange», a souligné le porte-parole. Cette visite est la troisième du genre que SM le Roi Mohammed VI effectue à Washington après son intronisation en juillet 1999. Elle intervient après les visites officielles de juillet 2000 et avril 2002. Mais elle se distingue des précédentes par deux facteurs qui soulignent l'excellence des relations entre les deux parties. Les Etats-Unis ont, en effet, accordé au Maroc, à la fin du mois de mai, le statut d'allié majeur non-Otan. Fred Jones, porte-parole de la présidence américaine, avait expliqué cette décision en ces termes: «Le président (George W. Bush) a pris cette décision en reconnaissance des liens étroits entre le Maroc et les Etats-Unis. Nous apprécions le soutien sans faille du Maroc dans la lutte contre le terrorisme et le rôle du Roi (SM Mohammed VI) comme dirigeant visionnaire au sein du monde arabe». Le statut d'allié majeur non-Otan permet de facto la levée de restrictions sur des ventes d'armements. Il autorise également le Royaume à disposer de l'aide financière des USA et à se porter candidat à certains contrats militaires américains : recherches et programmes de développement contrôlés par le Pentagone. Le deuxième facteur important se rapporte à l'accord de libre-échange. Selon certains observateurs américains, hisser les échanges économiques à la hauteur des excellentes relations politiques est l'autre objectif de la visite de travail de SM le Roi. Si le Maroc est un allié sûr des Etats-Unis et si les positions des deux pays ont souvent convergé sur les grands sujets, les échanges commerciaux demeurent très timides. Selon le ministère marocain des Affaires étrangères, les Etats-Unis constituent notre 6ème client et 9ème fournisseur. Près de 70% des échanges commerciaux du Maroc s'effectuent avec les pays de l'Union européenne. La part du Royaume dans le commerce global des Etats-Unis est au demeurant extrêmement faible. Elle a représenté 0,05% au titre de l'année 2002. Ce petit volume des échanges commerciaux entre les deux pays est d'autant plus curieux que le Maroc est la première nation à avoir signé un traité de paix, de coopération et de commerce avec l'Amérique. Mais cette donne ne peut que changer. Et pour cause, l'accord de libre-échange, conclu le 15 juin entre les deux pays. Cet accord a été signé dans un lieu hautement symbolique : la salle de Benjamin Franklin au département d'Etat américain. Benjamin Franklin, l'un des auteurs de la déclaration d'indépendance des Etats-Unis, avait incité le Congrès à conclure le premier traité entre les Etats-Unis et le Maroc, ratifié en 1787. C'est le plus ancien traité, jamais interrompu, de l'histoire des Etats-Unis. Le choix de cette salle est en soi le signe d'une volonté commune pour élever les relations économiques au niveau des rapports politiques. Par ailleurs, l'Irak sera au menu des discussions entre SM le Roi Mohammed VI et les responsables américains. Washington demande régulièrement l'envoi de troupes marocaines en Irak. Jusque-là, le Maroc a démenti toutes les informations sur l'imminence du départ de troupes marocaines en Irak. Mais le Souverain a exprimé dans un message adressé au Premier ministre irakien, Iyad Hachem Allaoui, la disposition du Royaume à accueillir des sessions au profit des membres de la sûreté, de l'armée et de la protection civile irakiennes et dans tout autre domaine pour suivre des stages et développer leurs capacités dans les instituts et centres d'entraînement marocains. Un geste qui devrait réchauffer encore plus les relations entre les deux parties.