Un communiqué commun de l'hôpital Percy et la déléguée générale de la Palestine en France, Leïla Chahid, exclut que Arafat soit atteint de leucémie. C'est Ariel Sharon qui va être déçu. Yasser Arafat est non seulement toujours en vie, mais sa santé s'améliore. Même le quotidien israélien «Yediot Ahronot», qui a eu des déclarations des agents de renseignements occidentaux, a écrit que la vie de Arafat, n'était pas en danger immédiat. Depuis son arrivée, vendredi dernier en France, les rumeurs sur l'état de santé de M. Arafat ont continué à circuler jusqu'à mardi. Un responsable, se disant proche du dossier, a déclaré à la presse sous couvert de l'anonymat que le président palestinien souffrait d'une maladie «mortelle», mais il n'a pas fourni de détails et ses dires ne pouvaient être confirmés. D'autres sources affirment que si le président n'est pas en danger immédiat, il présente quand même une infection très grave. Mais les déclarations de Leïla Chahid se veulent rassurantes, bien qu'elle évoque un possible problème de «Fonction digestive». Elle souligne que «l'examen clinique et les premiers examens pratiqués (...) ont confirmé les anomalies sanguines -(...) nombre de globules blancs élevé et nombre de plaquettes bas- et ont permis d'éliminer le diagnostic de leucémie». Et de préciser que l'information a été communiquée par l'hôpital Percy avec le consentement du Raïs et de sa famille. Après 72 heures passées dans le service d'hématologie de l'hôpital militaire, une «amélioration générale» de l'état de santé du président de l'Autorité palestinienne a été constatée. «C'est très encourageant, nous sommes dans une courbe ascendante. Si elle continue, on peut être rassuré», a-t-elle estimé. Cependant, chez les Israéliens, on penche soit pour une infection virale de l'estomac, soit pour un cancer de l'estomac. Les responsables palestiniens, eux, voient les choses autrement. Que ce soit Jibril Rajoub, Nabil Abou Roudaynah, ou d'autres proches collaborateurs, ils sont unanimes sur le fait que leur dirigeant historique se porte mieux depuis son arrivée en France et qu'il ne souffre pas d'un cancer ou d'un empoisonnement. A l'hôpital, le nombre de personnes ayant accès direct à Arafat est très limité : son épouse Souha, son secrétaire général, Ramzi Khoury, son neveu Nasser Al-Kidwa, représentant palestinien aux Nations unies, et Mme Chahid. En tout cas, cette dernière a affirmé mardi que le président Arafat peut, depuis 48 heures, avoir une conversation avec ses médecins, son entourage, ses collaborateurs ainsi qu'avec des chefs d'Etat du monde. Sur le plan diplomatique, Israël subit, depuis mardi, des pressions de la part de l'Union européenne afin de reconnaître la continuité de l'Autorité palestinienne. Reconnaître que les institutions palestiniennes fonctionnent, même en l'absence du président Yasser Arafat. Ce dernier a condamné lundi l'attentat-suicide qui a fait trois morts israéliens et une trentaine de blessés dans un marché en plein air de Tel-Aviv. Le haut représentant de la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) de l'UE, Javier Solana, a ainsi appelé l'Etat hébreu à reconnaître ce fait «à un moment de crise potentielle». M. Solana a expliqué que les responsables européens et lui-même sont en contact permanent avec les responsables palestiniens, l'entourage de Yasser Arafat à Paris et à Ramallah en Cisjordanie, y compris le Premier ministre palestinien, Ahmed Qoreï et le numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine, Mahmoud Abbas. En conclusion, l'état de santé de Yasser Arafat n'est pas inquiétant pour le moment. Ce qui n'a pas empêché le ministère français de la Défense, dont dépend l'hôpital Percy, de préciser que les analyses étaient toujours en cours et que les résultats des examens médicaux seraient annoncés officiellement dans les prochains jours.