A quelques semaines du congrès de la Jeunesse du PJD, son secrétaire général, Abdelaziz Rebbah, estime qu'il est temps que toutes les Chabibas politiques marocaines s'unissent pour constituer une force de proposition. ALM : La jeunesse du PJD a organisé une conférence, vendredi dernier à Rabat, dans le cadre de la préparation de son prochain congrès. Quel a été son but? Abdelaziz Rebbah : Effectivement, nous avons invité plusieurs intellectuels marocains, dont Mohamed Darif et Khalid Sefiani ainsi que les secrétaires généraux de la Chabiba istiqlalienne, de Attawhid Wal Islah et Al Adl Wal Ihssan. Notre but a été de présenter à ces différentes organisations, les documents de notre congrès qui se tiendra les 3, 4 et 5 décembre prochain. Nous voulons que ces organisations participent à un débat, que nous espérons le plus large possible, au sujet du rôle des jeunes dans la vie publique marocaine et plus particulièrement de l'apport de la jeunesse du PJD. Qu'espérez-vous obtenir au juste en faisant appel à des organisations externes à votre parti? Tout d'abord, l'ouverture d'une concertation avec des organes externes au PJD est une tradition que nous voulons instaurer à tous les niveaux organisationnels du parti. Pour ce cas d'espèce, nous voulons avoir un feed-back des sympathisants et des représentants des autres organisations concernant l'image de la jeunesse du PJD. Aussi, grâce à cette concertation, notre congrès aura l'occasion de discuter des documents solides et bien ficelés. Force est de constater qu'aujourd'hui, le PJD n'a pas d'alliances. A travers cette initiative, applaudie d'ailleurs par nos partenaires dans les organisations de la jeunesse, nous souhaitons créer un environnement propice à d'éventuelles alliances futures entre le PJD et les autres formations politiques. Vous conviendrez que les jeunes ont, aujourd'hui, du mal à faire entendre leur voix... Justement, la force de telle ou telle organisation de jeunes dans un parti donné est étroitement liée à l'étendue de son ouverture sur les autres organisations de même nature. En termes clairs, les Chabibas ont fortement besoin de plus d'alliances entre elles. Pour notre part, nous ne voulons plus être prisonniers des clichés et des étiquettes que nous collent certains médias. Notre message est clair. Nous sommes une Chabiba sensible, au même titre que les autres organisations, aux problèmes des jeunes et nous sommes conscients que le Maroc ne peut avancer sans sa jeunesse. Clarifier nos positions est une étape préalable importante vers la consolidation de nos relations avec nos différents partenaires. La Chabiba de l'USFP était absente de votre conférence. Est-ce une prise de position? Absolument pas. Nous avons invité notre ami Hassan Tariq, secrétaire général de la Chabiba ittihadia, qui avait confirmé sa présence parmi nous. Mais malheureusement, il a été pris par une autre manifestation. Sur ce point, j'aimerais préciser que nous collaborons régulièrement avec la Chabiba de l'USFP. Certes, un gap existe encore entre nos deux organisations. J'ai toujours dit qu'il ne fallait pas baisser les bras. Nous devons maintenir le contact, à travers ce type de rencontres notamment. D'ailleurs, nous avons reçu un feed-back positif de la part de nos amis dans la Chabiba ittihadia. Le but est que nous formions, tous, un club, une force de proposition pour nos partis respectifs. On a du mal à croire que les jeunes des partis politiques sont capables d'un tel recul. Comment collaborer avec une autre Chabiba quand les valeurs de vos partis sont diamétralement opposées? Je peux répondre à cela, par rapport au cas que je connais le mieux, celui du PJD. Nous avons le feu vert de notre hiérarchie et c'est également dans notre tradition politique, de nous ouvrir sur toutes composantes nationales, sans distinction. Effectivement, les partis sont pris dans l'engrenage politique, mais les jeunes, eux, peuvent aisément réfléchir aux problèmes communs, avec la distance qu'il faut, et éventuellement faire pression sur les instances dirigeantes pour nouer telle ou telle alliance. Justement, l'avant-projet sur les partis politiques, impose la fixation d'un quota pour les jeunes. C'est une bonne nouvelle pour vous? Sincèrement, je dois préciser qu'actuellement, le PJD n'a pas besoin d'instaurer un quota, ni pour les jeunes, ni pour les femmes. Pour la simple raison que ces deux catégories ont une place de choix, que ce soit au Parlement, au niveau local ou dans les instances dirigeantes du parti. Ce n'est pas une image que nous voulons véhiculer pour la consommation publique. C'est un choix stratégique. Un dernier mot sur le congrès de décembre prochain? Je dirais tout d'abord que la jeunesse du PJD compte devenir une véritable pépinière de militants et de dirigeants pour le parti. Pour cela, nous avons mis en place une stratégie, avec des chantiers prioritaires et une présence soutenue, en termes de prise d'initiatives et de force de proposition, pour le parti, pour le gouvernement et pour les organisations internationales.