Confirmée par le président soudanais lundi soir, la rupture des négociations entre le gouvernement et les rebelles a pris effet mardi tandis que Karthoum a promis de reprendre le contrôle du Sud. A n'importe quel prix. Les négociations entamées entre le gouvernement soudanais et la SPLA depuis le 12 août au Kenya ont officiellement été rompues mardi avec le départ de la délégation de Karthoum. Les représentants de la rébellion du Sud-Soudan ont eux aussi quitté la ville de Machakos, le gouvernement ayant annoncé dès lundi qu'il ne reviendrait pas sur sa décision tant qu'il ne serait pas convaincu de la volonté de paix de ses interlocuteurs. Le président soudanais Omar Al-Béchir avait lui-même ordonné lundi soir le retour immédiat de ses négociateurs, et demandé à l'armée de reprendre par les armées la ville stratégique perdue la veille, Torit. « Nous avons déclaré la mobilisation générale (...), nous avons donné l'instruction de suspendre les pourparlers (...) et nous avons ordonné à la délégation de négociateurs de revenir immédiatement à Khartoum », a déclaré le chef d'Etat lors d'un discours en public dans la capitale soudanaise. Omar Al-Béchir n'a pas non plus hésité à lancer une guerre intensive, demandant à son armée d'utiliser « toutes ses armes » dans la contre-attaque pour reprendre la ville-garnison contrôlée depuis dimanche par l'Armée populaire de libération du Soudan. « J'ai donné carte blanche à l'armée dans tous les secteurs, pour qu'elle utilise toutes ses armes, sans restrictions d'aucune sorte. Nous devons nous rassembler tous à Juba et de là, fondre sur Torit et Kapoeta, pour une guerre que nous gagnerons, si Dieu le veut », a-t-il dit. Les forces de Khartoum contrôlent Juba, principale ville du Sud. Kapoeta avait été prise en juin par la SPLA et se trouve comme Torit dans l'Etat de l'Equatoria-oriental, à l'extrême sud du pays. Cette situation rend incertaine la concrétisation du protocole d'accord signé entre les deux parties le 20 juillet dernier, à Machakos. Un pas historique vers la paix qui offrait une période d'autonomie de six ans au sud.