Le développement durable, thème officiel du sommet de Johannesburg, cherche à concilier activités humaines et environnement. L'objectif principal du développement durable est de répondre aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs. Partant de cette définition, le concept du développement durable remet en cause le schéma de production et de consommation occidental qui menace l'équilibre de la planète et aggrave la pauvreté. L'intervention du chef de l'Etat sud-africain Thabo Mbeki, qui préside le Sommet mondial sur le développement durable, illustre bien ce schéma: «Si chaque Chinois devait consommer un jour la même quantité de brut qu'un Américain d'aujourd'hui, la Chine aurait besoin de 80 millions de barils par jour (mbj), soit plus que la totalité de la production mondiale actuelle de 74 mbj». Forgé en 1980 par un organisme de recherche privé, l'Alliance mondiale pour la nature (UICN), le concept du développement durable a été consacré en 1987 dans un rapport établi pour l'ONU par Gro Harlem Brundtland, alors Premier ministre norvégien. Ainsi, le développement durable intègre différents niveaux. Il vise à la fois le volet économique, social et l'environnement. Cette démarche complexe se prolonge sur le long terme contrairement au développement traditionnel qui reste fondé sur une logique exclusivement économique axé sur le court terme. Rappelons que le développement durable n'est pas un concept proprement scientifique. Et qu' il y a plusieurs façons de le comprendre. Deux lectures extrémistes occupent actuellement le devant de la scène : d'une part, celle des écologistes «puristes» qui prônent une croissance zéro pour stopper l'épuisement des ressources. Cette vision juge incompatibles développement économique et protection de l'environnement. D'autre part, celle des adeptes du laisser-faire pour lesquels le progrès technologique permettra de résoudre in fine tous les problèmes d'environnement. Cette seconde vision est souvent avancée pour expliquer le rejet par le président George W. Bush du protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre.