SM le Roi a inauguré mardi un Centre de formation professionnelle au quartier femmes du Centre pénitentiaire d'Oukacha à Aïn sebaâ à Casablanca. La Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus est en train de réaliser son pari. Après l'inauguration, lundi, du Centre de formation professionnelle rattaché au centre de réforme et d'éducation pour mineurs à Salé, SM le Roi a procédé, mardi, à l'inauguration d'un autre Centre de formation professionnelle au quartier femmes du Centre pénitentiaire Oukacha à Casablanca. Les deux centres ont été réalisés par la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus. Cette dernière a mis en œuvre un important projet-pilote d'insertion socio-professionnelle des détenus. Plusieurs partenaires sont impliqués dans ce projet, à savoir le ministère de la Justice, le secrétariat d'Etat chargé de la Formation professionnelle et l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT). A Casablanca, au Centre pénitentiaire d'Oukacha, le quartier des femmes, édifié sur une superficie globale de 4301 m2, accueille 366 pensionnaires et comprend plusieurs dépendances administrative, sociale et médicale. La réalisation du Centre de formation professionnelle a nécessité une enveloppe budgétaire de 2.830.000 dirhams, dont 1,050 million pour la rénovation des locaux et des équipements. Quelque 125 femmes détenues dans l'établissement pénitentiaire sont censées profiter du projet en 2004-2005. Elles auront accès à des formations dans huit filières notamment la coiffure, l'esthétique, coupe-couture, tapisserie, couture traditionnelle, cuisine et catering, broderie et l'initiation à l'informatique. Dans ses discours, SM le Roi a insisté à plusieurs occasions sur la nécessité d'assurer «aux citoyens incarcérés leur dignité humaine, qui du reste, ne leur est pas déniée du fait d'une décision de justice privative de liberté». C'est dans cet esprit que la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des pensionnaires des établissements pénitentiaires a vu le jour, créée par le Souverain lui-même en lui donnant le nom de son auguste personne et à la faire bénéficier de sa présidence effective. Les objectifs de la Fondation sont fixés sans pour autant chercher à se substituer aux administrations de tutelle. En voulant constituer une force d'alerte sur les dysfonctionnements et une force de proposition pour une meilleure application de la loi, et contribuer à l'humanisation de l'univers carcéral, la Fondation incarne le rôle de catalyseur. Elle vise une meilleure coordination des actions de rationalisation des moyens et d'optimisation des compétences des acteurs concernés. Il est certain que cette culture est traduite par le soutien important en relation avec l'action à réaliser de plusieurs intervenants, apporté au projet-pilote qui connaît ainsi un ensemble de partenariats. Il suffit de citer les ministères de l'Education nationale, de la Culture et de l'Agriculture, le secrétariat d'Etat chargé de l'Alphabétisation et de l'Education non formelle et le secrétariat d'Etat chargé de la Jeunesse. Le projet-pilote bénéficie également de l'appui de la coopération internationale pour la valorisation des ressources humaines, la mise en place d'un dispositif de recherche d'emplois et l'implémentation d'un curriculum propre à la formation professionnelle dans les établissements pénitentiaires. Cela s'illustre notamment à travers le soutien apporté par la région Wallonie-Bruxelles, l'Agence française de formation professionnelle des adultes, l'agence nationale pour la promotion de l'emploi (France) et la GTZ (agence de coopération allemande). Il importe de rappeler que lors du discours royal prononcé le 29 janvier 2003 à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire, le Souverain avait donné ses instructions pour faire construire rapidement des complexes pénitentiaires modernes, civils et agricoles et « pour veiller à l'amélioration des conditions matérielles et morales des prisonniers. » Depuis, les activités de mise en œuvre de ces objectifs se sont enchaînées, et continueront sur la même cadence comme l'a affirmé Mme Assia El Ouadie, membre du conseil d'administration de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus.