Mounir El Motassadeq a été inculpé en Allemagne pour complicité dans les attentats du 11 septembre. Arrêté en novembre 2001, le jeune Marocain est le premier inculpé en Allemagne dans le cadre de l'enquête sur les attentats. El Motassadeq est accusé de «complicité de meurtre dans au moins 3.116 cas», c'est-à-dire la totalité des victimes des attentats du 11 septembre. Le procureur fédéral Kay Nehm a ajouté qu'El Motassadeq est entré en contact à Hambourg en «1995 ou 1996» avec Mohammed Atta, considéré comme le leader des 19 kamikazes du 11 septembre. La cellule de Hambourg, fréquentée par un autre kamikaze, l'Emirati Marwan Al-Shehhi, est considérée comme l'une des bases-arrière de préparation des attentats, a ajouté le procureur, qui a souligné que cette cellule faisait partie d'un «réseau international de fondamentalistes islamistes prêts à la violence» en liaison avec le réseau Al Qaïda. Le Marocain aurait administré un compte servant à financer le séjour aux Etats-Unis d'Al-Shehhi, et ses cours de pilotage en Floride. Etudiant en électrotechnique, il était un « rouage essentiel » du groupe de Hambourg, selon le procureur, qui ajoute que dès octobre 1999, ce groupe a commencé à considérer l'organisation d'une attaque aérienne aux Etats-Unis. Entre mai et août 2000, Motassadeq « a été vu dans un camp d'entraînement près de Kandahar », a indiqué Kay Nehm. D'autre part, la chasse à l'homme se poursuit également aux Etats-Unis où cinq hommes ont été formellement accusés mercredi à Detroit et un sixième à Seattle de conspiration en vue de fournir « un soutien matériel et des ressources » à des réseaux terroristes liés à Al Qaïda, notamment pour préparer une série d'attentats aux Etats-Unis, en Jordanie et en Turquie. Les hommes de Detroit ont été identifiés sous les noms de Karim Koubriti, Ahmed Hannan, Youssef Hmimssa, Farouk Ali-Haïmoud. En ce qui concerne les hommes de Detroit, trois d'entre eux, Koubriti, Hannan et Ali-Haïmoud, avaient été appréhendés il y un peu moins d'un an, peu après le 11 septembre. Ils sont soupçonnés d'avoir « agi en tant qu'unité souterraine de soutien à des actions terroristes » et d'avoir fonctionné comme une « cellule de combat dormante » pour un mouvement radical islamiste lié au réseau Al-Qaïda.