La publication d'un mauvais indice IFO a alourdi la tendance à la baisse des marchés européens, déjà affectée mardi dernier par une forte baisse de la confiance des consommateurs américains. Il fallait attendre la publication de l'indice IFO pour que les bourses européennes réagissent. Déjà en baisse mercredi dernier en début de séance avec les technologiques, les places ont accentué leur recul après la publication d'un mauvais indice IFO. La baisse de cet indice de confiance des entreprises allemandes, pour le troisième mois consécutif, a encore alourdi une tendance déjà affectée mardi par une forte baisse de la confiance des consommateurs américains. Vers 10H35 GMT, l'indice paneuropéen Ftse Eurotop 300 affiche un recul de 1,99%, 980,55 points, tandis que le DJ euro stoxx 50 des valeurs vedettes de la zone euro abandonne 2,39%, à 2.795,19. L'indice Eurotop 300 est maintenant à quelque 20% au dessus de son niveau de 822 points atteint le 24 juillet au plus bas depuis cinq ans. L'indice IFO de la confiance en Allemagne occidentale a reculé à 88,8, après 89,9 en juillet, alors que les analystes tablaient une contraction moins marquée, à 89,0 en moyenne. Cette nouvelle baisse de l'indice confirme que le redressement économique s'est grippé dans la première puissance économique européenne, alors même que la croissance aux Etats-Unis montre elle aussi des signes d'essoufflement. «Le rythme de croissance économique est généralement négatif et il est difficile de concilier baisse des anticipations économiques et espoirs d'une stabilisation des bénéfices», a déclaré Robert Kerr, stratège actions à la Bank Of America. S'il exclut que les marchés reculent jusqu'à leurs plus bas de ces cinq dernières années atteints le mois dernier, ce professionnel estime néanmoins que les cours pourraient tomber d'ici à la fin de l'année sous leurs niveaux actuels. «On peut encore s'interroger, ajoute-t-il, sur les valorisations mais la question pourra se régler avec le temps, à la faveur d'une reprise des bénéfices, mais le problème est que le redressement pourrait prendre six mois, ou même plus longtemps». Parmi les valeurs les plus en vue, l'équipementier télécoms français Alcatel abandonne 6,10% après que son concurrent canadien Nortel eut revu en baisse de 10% ses prévisions de chiffre d'affaires du troisième trimestre et annoncé de nouvelles suppressions d'emplois. De même, Philips recule de 4,98% à la suite de commentaires de HP sur la détérioration du marché. Interrogé sur l'état du secteur, Bob Wayman, le directeur financier du groupe américain, a déclaré : nous constatons tous quelques nouveaux signes d'affaiblissement. Nous nous stabilisons aux Etats-Unis et nous décelons des risques à travers le monde. C'est l'indice Dj stoxx des technologiques qui accuse la plus lourde perte, de 3,36%. Outre le recul des technologiques, on remarque aussi celui des assurances, les investisseurs s'inquiétant des répercussions de la faiblesse des marchés d'actions sur les portefeuille des compagnies et sur leur ratio de solvabilité. L'indice Dj stoxx du secteur abandonne 2,85%. Zurich Financial, qui doit publier ses résultats semestriels le 5 septembre, dévisse de 6,08% et le groupe néerlandais Aegon recule de 4,92%. Fortis perd 2,46% à Bruxelles. Le groupe de bancassurance a annoncé un bénéfice opérationnel semestriel en baisse de 4%, sensiblement conforme aux prévisions. Fortis a lancé le mois dernier son troisième avertissement sur ses bénéfices depuis le début de l'année, mais les analystes estiment que l'impact des énormes pertes accusées sur ses investissements en actions ne se fera pleinement sentir qu'au troisième trimestre.