La signature de l'accord-cadre pour la promotion de la filière du textile et de l'habillement ouvre une brèche au débat. La question de la sécurité sociale et de l'association des centrales syndicales en sont les principaux éléments. Pendant des années, les réunions auxquelles prenaient part les industriels du textile viraient quasiment toutes vers la controverse. Et pour cause, au fil des différents meetings, ils ne décelaient aucune avancée quant aux négociations que l'association qui les regroupent, l'Amith en l'occurrence, entretenaient avec le gouvernement pour mettre en application le contrat-programme du secteur. La signature vendredi dernier de l'accord-cadre relatif à la promotion du secteur du textile et de l'habillement a réussi à adoucir considérablement le climat. La conférence de presse organisée le 27 du mois n'a fait que le confirmer. Même si l'ensemble des «doléances» des industriels n'a pas été pris en compte dans l'accord-cadre, «le fait de signer un pacte avec les textiliens dénote d'une volonté patente de soutenir le secteur», lance un opérateur casablancais. Certaines questions, telles les charges sociales, ne manquent pourtant pas de faire l'objet de réflexion parmi de nombreux industriels. La prise en charge par l'Etat de 50% des cotisations patronales à la CNSS pour les salaires mensuels bruts inférieurs ou égaux à 2500DH au prorata du chiffre d'affaires déclaré à l'administration fiscale hors TVA mérite davantage d'explications, a lancé un textilien à Mounir Chraibi, D.G de la CNSS. Ce dernier s'est abstenu, sans raisons valables, de fournir le moindre détail, laissant ainsi toute l'assistance sur sa faim. Un autre point relevant de la sécurité sociale fut sujet à critique. Il est relatif à la durée de validité de cette mesure, limitée à trois années seulement à partir de la date de signature de la convention d'application entre l'Etat et la CNSS, alors que l'accord-cadre s'étale, quant à lui, sur huit années. Portant sur une enveloppe de 480 MDH, elle n'est profitable qu'aux entreprises à jour de leurs cotisations en 2002, en situation régulière au titre des années antérieures et s'acquittant régulièrement de leurs engagements en cas d'arrangement avec la CNSS pour le règlement des arriérés des cotisations. Un milliard de DH est le montant des arriérés du secteur vis-à-vis de la CNSS. La question sociale qui a été omise dans le cadre de l'accord-cadre «sera discutée ultérieurement», a assuré M. Mezouar. Et de poursuivre : «Notre vision est celle d'associer l'ensemble des partenaires sociaux dans notre démarche dont le développement intégré de la filière est le mot d'ordre». Ce projet fait partie d'un arsenal de mesures. Parmi lesquelles la réforme des statuts de l'AMITH en vue, selon Salah Eddine Mezouar, de les adapter aux nouvelles orientations stratégiques du secteur. Exploiter les synergies existantes au sein des différentes structures du secteur, promouvoir la vision régionale à travers les différentes sections qui font partie de l'Amith et faire appel à de nouvelles compétences pour la réalisation des objectifs stratégiques en sont les principaux objectifs. L'association des textiliens a à cet effet fait appel à un cabinet d'expertise Un comité de réflexion sera en effet mis en place. Sa principale mission s'articule autour de la définition des orientations sur la base desquelles les statuts doivent être conçus.