La Marche-Verte, lancée en 1975, a été le point de départ d'un processus d'unification politique et d'intégration économique. Depuis, bien du chemin a été parcouru sur la voie du développement du Sahara marocain. Au prix d'un effort financier considérable. On estime les investissements réalisés dans nos provinces sahariennes récupérées entre 10 et 12 milliards de dollars US. Investissements massifs, prix d'un développement qui s'est fait à partir de rien. En 1975, le Sud du Maroc était un désert, dans tous les sens du terme. La population y était rare. Les villes, comme Smara, Boujdour, Dakhla et Laâyoune, étaient de modeste importance. Les équipements collectifs étaient minces. Peu d'écoles, peu d'adduction d'eau douce, de maigres disponibilités en eaux saumâtres, guère d'alimentation électrique. Un travail gigantesque de mise à niveau du Sahara a commencé, sans relâche et jusqu'à nos jours. L'œuvre de développement a mobilisé aussi bien des financements publics que privés. En effet, l'ensemble des investissements publics (État et collectivités locales) réalisés, durant la période 1976 - 1991 dans nos provinces sahariennes récupérées avoisinerait 8 milliards de dirhams avec près de 2 milliards de dirhams de 1976 à 1980, 4 milliards de dirhams de 1981 à 1986 et 1,8 milliard de dirhams de 1987 à 1991. Les investissements ont concerné différents secteurs économiques et sociaux, notamment ceux des infrastructures, des équipements collectifs et des logements. L'effort d'investissement public a touché des secteurs tels que les phosphates, l'agriculture, la pêche, le tourisme et l'artisanat. Les phosphates, dont la production actuelle est inférieure à 1,5 million de tonnes par an - 2 à 2,5% de celle du pays- sont exploités plus pour leur apport à l'économie et à l'emploi locaux que pour leur apport à l'économie globale. Sur le plan agricole, l'accroissement des disponibilités en eau douce, issu de l'effort d'équipement, est susceptible d'ouvrir la voie à un développement soutenu de la production agricole, primeurs ou produits à valeur ajoutée élevée ou susceptibles de transformation sur place. Un processus de reconstruction du cheptel accompagne cet effort de développement agricole et d'essor de secteur de la pêche maritime et côtière. A eux deux, les ports de Dakhla et Laâyoune constituent de véritables leviers autour desquels se développent plusieurs secteurs industriels liés à la pêche. Ainsi, les provinces sahariennes se sont transformées en zones de développement disposant de tous les équipements, non seulement grâce aux investissements publics mais aussi privés, évalués, eux, à plus de 5 milliards de dirhams durant la période 1976-1991. Des villes, comme Laâyoune et Dakhla, complètement transformées, sont désormais dotées des attributs de véritables pôles économiques régionaux, autour desquels le développement prend déjà ses quartiers et s'installe irréversiblement.