Israël poursuit son escalade militaire, alors que le Premier ministre palestinien Ahmad Qoreï se déclare prêt à ouvrir des négociations avec Sharon dans le but de réaliser des progrès concernant la « feuille de route ». La situation au Proche-Orient est en dégradation continuelle. Ariel Sharon est assurément décidé de plonger la région dans la violence et enterrer définitivement le processus de paix. L'armée israélienne prépare des ordres de rappels de réservistes et mercredi l'Etat sioniste a renforcé son dispositif en Cisjordanie. Selon la presse israélienne, au moins deux bataillons d'infanterie ont d'ores et déjà été déployés le long de la « ligne verte » séparant Israël de la Cisjordanie, et deux autres ont suspendu leurs exercices d'entraînement pour se déployer en Cisjordanie. Le bouclage total des territoires palestiniens en vigueur depuis vendredi à l'occasion du Yom Kippour, jour le plus sacré du calendrier juif, a été prolongé jusqu'à nouvel ordre. L'armée a aussi maintenu les barrages routiers qui coupent la bande de Gaza en quatre et interdisent aux Palestiniens de circuler. Les bouclages hermétiques, l'intimidation des Palestiniens et la destruction des infrastructures de la Palestine. C'est le quotidien des Palestiniens. Même s'ils ont montré à plusieurs reprises leur volonté pour faire avancer le processus de paix, les Israéliens répondent par le langage des armes et du feu. En dépit des condamnations de la communauté internationale, Israël poursuit son escalade militaire et se dit résolu à « frapper ses ennemis en tout lieu et par tous les moyens », fort du soutien renouvelé de Washington à son droit à « l'autodéfense ». Après les incidents meurtriers de ces derniers jours à la frontière israélo-libanaise, des chasseurs-bombardiers ont de nouveau survolé, mercredi, à basse altitude, les régions de Marjayoun et de Chebaâ, dans le secteur oriental du sud du Liban, et puis au-dessus de la capitale libanaise avant de crever le mur du son au-dessus de la ville portuaire de Tripoli, au Liban nord. Ces survols font suite au raid mené dans la nuit de samedi à dimanche derniers par l'aviation israélienne contre des objectifs palestiniens présumés en Syrie. Poursuivant sa politique d'agression, l'armée israélienne, soutenue par des chars et des bulldozers, a démoli mercredi une maison palestinienne à Rafah (sud de la Bande de Gaza), dynamité les portes de nombreuses maisons, forçant les habitants à évacuer les lieux, et tiré contre des citoyens palestiniens. Sur le plan diplomatique, le Premier ministre Ahmad Qoreï, chef depuis dimanche d'un cabinet de crise nommé par Yasser Arafat, s'est dit « prêt à engager immédiatement des pourparlers avec Israël ». « Je crois que je pourrai travailler avec (le Premier ministre Ariel) Sharon et qu'il est possible de parvenir à des changements véritables et à des résultats », a-t-il dit au journal israélien Maariv. Mais cette proposition, rendue publique au lendemain de la prestation de serment du gouvernement, a été immédiatement rejetée par un membre du gouvernement d'Ariel Sharon. « J'espère pouvoir oeuvrer avec votre gouvernement et parvenir à un cessez-le-feu », a déclaré Koreï, alias Abou Alaa, au Ma'ariv. « Accordez-nous une chance d'empêcher une poursuite de l'aggravation de la violence », a-t-il indiqué. Le nouveau premier ministre palestinien se déclare ainsi prêt à ouvrir sur-le-champ des négociations avec Israël dans le but de réaliser des progrès concernant la « feuille de route » internationale pour une paix au Proche-Orient. « Nous sommes disposés à honorer nos obligations telles qu'elles sont définies dans la feuille de route à condition qu'Israël fasse de même », a-t-il dit. Mais, comme à l'accoutumée, le ministre israélien du Travail, Zevulun Orlev, a réagi par la négative en renouvelant les objections de son gouvernement à un semblable cessez-le-feu. « Il faut donner une chance à Abou Alaa, car c'est un homme d'une capacité exceptionnelle qui est confronté à une situation complexe et à de nombreuses difficultés », a aussitôt répondu à la radio le chef de l'opposition travailliste israélienne, Shimon Peres. Tous les pays voisins de l'Etat sioniste sont visés par la politique de guerre du Premier ministre israélien Ariel Sharon. La Syrie, le Liban et bien évidemment les Palestiniens. Les Israéliens agressent les autres et se plaignent auprès de leurs alliés inconditionnels, les Etats-Unis, comme quoi ils sont la cible des terroristes. Depuis son arrivée aux commandes à Tel Aviv, Sharon pratique cette formule selon laquelle on transforme la victime en agresseur et vice-versa. Une politique pour berner également l'opinion publique internationale.