Omar Alaoui Benhachem revient dans un entretien accordé à ALM sur les motivations de la mise en place du fonds de garantie pour les industries culturelles et le rôle joué par son établissement pour donner un nouveau souffle à ces industries. ALM : Pourquoi attendre jusqu'à aujourd'hui pour lancer un tel fonds de garantie ? Omar Alaoui Benhachem : Il convient de rappeler tout d'abord que la mission de la Caisse Centrale de Garantie qui est un établissement public à caractère financier couvre : -la garantie pour compte propre de 50% des crédits d'investissement destinés au financement des projets de création, d'extension ou de modernisation d'entreprises ; -la garantie pour compte propre de 50% des cautionnements exigés des entreprises marocaines soumissionnaires ou titulaires de marchés de travaux, fournitures ou services à l'étranger ; -la gestion de fonds de garantie et de toutes opérations similaires pour le compte de tiers, publics ou privés, sur une base conventionnelle. De ce fait, la CCG qui agit dans le cadre des missions qui lui sont confiées a toujours intervenu dans le financement des projets à caractère culturel par le biais de la garantie des crédits d'investissement qui peut bénéficier à tous les projets productifs et viables, qu'ils soient promus par des PME-PMI ou des entreprises de grande taille. C'est ainsi que la Caisse a pu appuyer par sa garantie de nombreux projets relevant du secteur culturel, notamment en matière d'audiovisuel, de musique et d'industrie du livre. Mais le soutien au financement des projets culturels est appelé à connaître une nouvelle impulsion puisque depuis le 25 juillet 2002, la CCG et l'Agence Intergouvernementale de la Francophonie (AIF) ont signé un protocole d'accord régissant le fonctionnement du Fonds de Garantie pour les Industries Culturelles (FGIC) au Maroc. Il est certain que la mise en place de ce fonds, doté d'un montant de 250.000 euros , dont la gestion a été confiée à la CCG et qui intervient dans le cadre du développement des activités culturelles de l'AIF dans les pays francophones du Sud, permettra de stimuler les investissements dans le secteur culturel. Le FGIC constitue en effet un levier de financement pour les entreprises à caractère culturel puisqu'il couvre par sa garantie 70% des crédits bancaires contractés par les PME. Quel est l'objet de la mise en place de ce fonds ? Ce fonds est destiné à apporter une garantie aux opérations bancaires de financement des entreprises culturelles leur facilitant ainsi l'accès au financement de leurs projets. L'intervention du FGIC devrait résoudre le problème du manque de garanties auquel sont souvent confrontées les PME, notamment celles exerçant dans le domaine culturel, ce qui constitue un atout majeur pour le développement des industries culturelles au Maroc. Quels sont les projets éligibles dans le cadre de ce fonds ? Les opérations éligibles à la garantie du fonds sont les opérations de crédit, de crédit-bail, de cautions bancaires en faveur des entreprises opérant dans le domaine culturel. Les crédits par découvert bancaire sont cependant exclus. Les projets financés sont des projets d'investissement matériel ou immatériel, de production et d'acquisition d'entreprises. Les opérations éligibles sont des crédits d'au minimum 100.000 DH s'étalant sur une durée de 7 ans au maximum. Le reste des conditions, à savoir le taux et le plafond des crédits, sera déterminé en concertation avec les banques avant la conclusion de la convention qui marquera le lancement du FGIC. Quel est le profil des entreprises qui bénéficieront de ce fonds ? Les entreprises éligibles à la garantie du FGIC sont les personnes morales de droit privé du Maroc, légalement constituées, exerçant leur activité au Maroc, quelle que soit leur forme juridique et opérant majoritairement dans un des secteurs suivants : la production et la distribution cinématographique et audiovisuelle, les industries techniques du cinéma, de l'audiovisuel et de la musique, l'exploitation des salles de cinéma, la radio, la télévision, la presse écrite, l'industrie du livre et du disque, la production de contenu multimédia, l'artisanat, la mode, le design, etc. Les entreprises qui peuvent bénéficier de ce fonds sont celles dont le chiffre d'affaires annuel ne dépasse pas 20 millions de DH.