Selon Nabil Benabdellah, «un seuil de représentativité beaucoup trop élevé va tout simplement faire disparaître des partis politiques, ce qui n'est pas normal». «Les listes électorales resteront ouvertes jusqu'à 48 jours avant le scrutin». Les propos émanent de Mohamed Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS). Alors que le ministère de l'intérieur annonce que les listes électorales ont déjà été arrêtées, le patron du PPS (majorité) assure qu'il y aura un nouveau délai pour les inscriptions. Une mesure destinée à renforcer le taux de participation lors des prochaines législatives. La question a été, en effet, au centre du débat lors de la réunion tenue entre le chef de gouvernement et les partis politiques. Si le taux de participation aux élections communales et régionales de 2015 ainsi qu'aux législatives de 2011 était plutôt correct, celui de 37% dans les élections législatives de 2007 traumatise encore les esprits. «Nous avons évoqué dans ce sens avec le chef de gouvernement et le ministre de l'Intérieur ainsi que celui de la justice, la participation dans les prochaines élections», explique Benabdellah. Pour ce dernier ainsi que son parti, l'autre question épineuse reste celle du seuil de représentativité. Un seuil fixé à 6% aujourd'hui mais qui n'arrange pas les affaires de nombreuses formations politiques, notamment le PPS. Ces partis ont-ils peur ? Faux, rétorque le numéro un des Camarades. «Certains disent que nous avons peur d'un seuil de représentativité élevé, ce qui est totalement faux. C'est une question de principe pour notre formation puisque nous étions toujours pour un seuil de 3%. Nous pensons qu'un seuil de représentativité beaucoup trop élevé va tout simplement faire disparaître des partis politiques, ce qui n'est pas normal», explique le secrétaire général du parti du livre. Alors que de nombreux partis politiques y compris l'Union socialiste des forces populaires (opposition) militent également pour la baisse du seuil, voire sa suppression, d'autres comme l'Istiqlal (opposition) de Hamid Chabat ainsi que le Parti de la justice et du développement (majorité) revendiquent un seuil à 8% et pourquoi pas 10%. Le MP neutre Pour le moment, le Mouvement populaire (majorité) joue la carte de la neutralité. Simple manœuvre tactique ou véritable positionnement politique? Contacté par ALM, Mohand Laenser, le secrétaire général du parti de l'épi, affirme qu'il attend toujours de la part du gouvernement de fixer un ordre du jour en quelque sorte. «Certes, j'ai formulé quelques propositions sur certains sujets comme la liste électorale ou encore la CIN, mais j'attends du gouvernement de fixer les points sur lesquels nous allons discuter», déclare Laenser. «Une autre réunion pourrait avoir lieu avec le chef de gouvernement avant de passer aux aspects techniques avec le ministère de l'intérieur et celui de la justice. Cela dit, nous n'avons pas encore de visibilité sur la suite des consultations», ajoute le secrétaire général du MP. Les aspects techniques en rapport avec les élections devraient, semble-t-il, accaparer l'attention de nombreux partis y compris les formations qui ne sont pas représentées au Parlement. C'est le cas pour le Congrès national ittihadi. Ce parti, allié notamment avec le PSU (Parti socialiste unifié), insiste sur certains points bien précis, en l'occurrence le découpage électoral. «Nous proposons de revoir le découpage électoral avec le scrutin puisque nous pensons que le découpage actuel s'adapte plus à un mode de scrutin uninominal alors que nous avons en vigueur un mode de scrutin par liste», explique, de son côté, Abdessalam Laâziz, secrétaire général du CNI. Il s'agit là d'une revendication de plusieurs autres partis politiques, notamment le chef de file de la majorité gouvernementale actuelle, le PJD. Reste à savoir si le découpage sera effectivement revu avec les élections du 7 octobre prochain. Une chose est sûre. Une révision du découpage pour aller vers des circonscriptions électorales plus grandes ne fait pas l'affaire de tous les partis politiques, notamment ceux qui misent sur les notables. Le découpage sera ainsi un autre point de discorde entre partis et gouvernement ainsi qu'entre les partis eux-mêmes.