Le découpage électoral et le mode de scrutin sont sous les feux de la rampe. A quelques quatre mois des échéances législatives prévues début octobre prochain, les deux sujets animent les discussions et attisent les débats au sein de la classe politique et chez nombre d'observateurs. Quel découpage électoral sera-t-il opéré ? Et quel mode de scrutin sera-t-il maintenu ? Pour Nabil Benabdellah, secrétaire général du parti du progrès et du socialisme (PPS), il faut que la formule qui sera suivie assure une représentativité des compétences partisanes au sein du nouveau Parlement, après la mise en place de la nouvelle Constitution en juillet. Cette formule devrait contribuer à l'éradication des pratiques malsaines qui avaient fait tourner le dos aux jeunes à la chose politique et électorale. Dans ce cadre, le SG du PPS estime que pour garantir cette représentativité des compétences partisanes au sein de l'Hémicycle, il est souhaitable d'opter par la formule de liste nationale (Femme/Homme, Femme/Homme). De cette manière, explique N.Benabdellah, «on assure une représentativité de 50 % des compétences partisanes dont un pourcentage de 25 % de femmes». Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, a-t-il fait remarquer. Pour le reste, le SG du PPS propose un mode de scrutin de liste à la proportionnelle au plus fort reste avec des circonscriptions élargies que celles d'aujourd'hui. Cette formule, selon certains observateurs, permettra d'assurer une réelle compétitivité entre les partis en mettant un terme à la question de personnification du processus électoral à travers le candidat tête de liste et les sensibilités tribales. S'agissant du seuil qui sera exigé des partis politiques pour avoir accès à la répartition des sièges, Nabil Benabdellah estime qu'il ne faut pas procéder au relèvement de ce seuil, tout en soulignant fortement la nécessité de garantir le pluralisme. Pour Mohamed Abied, secrétaire général de l'Union constitutionnelle (UC), il faut maintenir l'actuel découpage électoral ainsi que le mode de scrutin lors des prochaines échéances législatives pour ne pas perturber les électeurs. Car, a-t-il fait constater, la pression du temps pourrait faire précipiter les choses et se répercuter négativement en fin de compte sur les électeurs. Aujourd'hui, a-t-il poursuivi, il faut travailler dans le sens de sensibiliser les citoyens en vue de garantir une forte participation lors des prochaines échéances et s'atteler par la suite sur ce dossier pour y apporter les amendements nécessaires, tout en soulignant que dans tous les cas de figure, les lois devraient être adaptées à la réalité de la société marocaine. En tout cas, les concertations qui auront lieu entre les différents partis politiques et le ministère de l'Intérieur sont de nature à aboutir à des formules qui seront adoptées dans un cadre consensuel, conjoncture oblige. Lors des dernières communales (juin 2009), rappelle-t-on, le seuil des suffrages était établi à 6 %. L'établissement du 6 % avait fait apparaître une décantation entre les partis politiques, dont 19% n'ont pas réussi à dépasser 1,4 % du nombre des suffrages, alors que 8 partis ont obtenu 90 % des sièges après avoir remporté 84 % des voix.