Durant tout l'été se sont multipliés dans nombre d'organes de presse, les articles dénonçant la montée de l'insécurité, des crimes crapuleux, et des méfaits d'extrémistes utilisant la religion à des fins politiques… Bien sûr un parallèle était fait avec les lieux d'où provenaient ces délits, c'est-à-dire les quartiers populaires. Durant tout l'été se sont multipliés dans nombre d'organes de presse, les articles dénonçant la montée de l'insécurité, des crimes crapuleux, et des méfaits d'extrémistes utilisant la religion à des fins politiques… Bien sûr un parallèle était fait avec les lieux d'où provenaient ces délits, c'est-à-dire les quartiers populaires. La prise de conscience du vide dans lequel a été délaissée la population de ces quartiers et notamment la jeunesse était en train de se faire… Rien ne servait pourtant de stigmatiser ces hays, ces derbs… où vivent en grande majorité de Marocains et de Marocaines qui veulent s'en sortir, cherchent des moyens dignes de le faire et sont après tout les premières victimes de cette insécurité. Une mesure a été prise, qu'il faut saluer et qui consiste en un redéploiement des forces de police notamment au cœur de ces quartiers périphériques. Mon expérience, même si l'on ne doit comparer que ce qui peut l'être, me prouve cependant que cela est insuffisant si ce n'est pas accompagné de mesures sociales, de mesures culturelles et bien sûr économiques. Concernant le premier volet, il est urgent de s'attaquer à l'oisiveté, premier facteur de dérives ; il est urgent de s'intéresser à la jeunesse, de lui proposer des projets fédérateurs, de doter ces quartiers d'infrastructures sociales, culturelles, sportives, de donner aux familles les moyens d'élever leurs enfants dignement… bref il est urgent de rompre cet isolement, cet abandon dans lesquels baigne la population des quartiers populaires, dès son plus jeune âge. Victimes, plus que coupables, les jeunes de ces quartiers lorsque c'est le cas, ne choisissent pas la délinquance ou la démagogie des extrémistes, par goût. Ils le font parce que désespérés, n'ayant rien à perdre et rêveurs de toutes les promesses qui leurs ont été faites. Leurs interlocuteurs, dans bien des cas, dans ces quartiers, ne les respectent pas, or, c'est de respect, de dignité, d'écoute… qu'a besoin cette jeunesse et toute la population des quartiers populaires. D'espoir aussi ! Si donc une prise de conscience s'effectue aujourd'hui, elle ne peut être que salutaire, elle doit cependant se faire avec cette population, en retrouvant le chemin des quartiers populaires, en aidant les leaders positifs à émerger, en tirant vers le haut, en donnant des raisons d'y croire. C'est un défi qui s'impose à tous !