L'armée d'occupation israélienne a lancé une vaste opération dans la bande de Ghaza, tuant un Palestinien mercredi. Des unités d'infanterie, appuyées par plus de vingt blindés et des hélicoptères d'assaut, sont entrées avant l'aube dans la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Ghaza, tirant au canon et à la mitrailleuse en direction de maisons, beaucoup en ruines, faisant face à des colonies juives. Un Palestinien a été tué et quatre blessés lors du dynamitage d'un immeuble de quatre étages lors de cette opération de plusieurs heures. L'armée a affirmé avoir « entrepris une opération de fouilles dans les faubourgs de Khan Younès après la multiplication des attaques dans le secteur », rappelant celle qui avait coûté la vie à un soldat mardi. Les soldats ont reçu pour consigne de « détruire des maisons abandonnées qui servent d'abri ou de positions de tirs » à des éléments armés, selon l'armée. Malgré ces violences, des responsables de la sécurité israéliens et palestiniens devaient se rencontrer dans la journée pour discuter d'un éventuel retrait d'Al-Khalil (Hébron, en Cisjordanie), après celui de Beit Lahm lundi soir, selon la radio militaire israélienne. La porte-parole de l'armée, Ruth Yaron, a indiqué que les Palestiniens avaient «commencé à prendre leur responsabilité en matière de sécurité à Beit Lahm mais pas à Ghaza», où les violences se poursuivent. Elle faisait allusion au plan de retrait graduel de zones autonomes réoccupées depuis le début de l'Intifada, dont l'application devait commencer à Ghaza et Beit Lahm. Mais le Premier ministre Ariel Sharon, cité par la radio publique, a minimisé la portée du plan, assurant que «tout ce qu'on a fait c'est retirer quelques jeeps à Beit Lahm». La porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Yaffa Ben Ari, a affirmé pour sa part qu'il s'agissait « d'un arrangement et non d'un accord ». Sur un tout autre plan, Georges Habache, le fondateur du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), est sorti mercredi de sa retraite pour appeler les activistes palestiniens à venger la mort, la veille, de Mohamed Saâdat. Frère d'Ahmed Saâdat l'actuel chef du FPLP, détenu depuis mai à Ariha (Jéricho) sous supervision internationale aux termes d'un accord qui avait mis fin au siège du QG de Yasser Arafat à Ramallah, Mohamed Saâdat a été abattu mardi par des soldats israéliens venus l'arrêter. Ahmed Saâdat est accusé par Israël d'avoir commandité l'assassinat à l'automne dernier du ministre israélien du Tourisme en représailles de l'exécution par Israël de son prédécesseur, lui-même successeur de Habache. On ignore si son frère Mohamed avait des liens avec le FPLP.