Le recordman du monde de 3000 mètres steeple Brahim Boulami a su trouver les mots justes pour exprimer sa joie après l'exploit de Zurich. Au-delà de la sensation de fierté personnelle qui calque avec l'honneur de hisser haut le drapeau de son pays, il a été encore plus heureux quand il a reçu les félicitations personnelles de S.M. le Roi Mohammed VI. Le recordman du monde de 3000 mètres steeple Brahim Boulami a su trouver les mots justes pour exprimer sa joie après l'exploit de Zurich. Au-delà de la sensation de fierté personnelle qui calque avec l'honneur de hisser haut le drapeau de son pays, il a été encore plus heureux quand il a reçu les félicitations personnelles de S.M. le Roi Mohammed VI. Boulami a raison de dire que ce geste royal est la meilleure décoration et la meilleure consécration qu'il puisse avoir dans sa carrière. Et de rappeler, à juste raison, que quelques jours avant de pulvériser le record du monde l'an dernier à Bruxelles, il avait été honoré par une audience royale. Bon augure chérifien. Mais à part la sollicitude royale, Boulami a été longtemps oublié depuis qu'il s'est inscrit avec la force de ses jambes et de son caractère sur les tablettes des légendes de 3000 mètres steeple. Battre un record du monde dans une discipline aussi éprouvante qui était la propriété exclusive des Kenyans depuis plus d'un quart de siècle n'est pas une sinécure. Il n'existe qu'un Marocain de souche, de cœur et d'esprit comme Boulami qui a réussi ce défi qui paraissait impossible pour les athlètes du monde entier. Eh bien, ce champion légendaire n'a eu droit à aucune gratification de la part de la fédération ou du ministère de tutelle après avoir détrôné les rois des obstacles. À peine si les responsables sportifs ont daigné le féliciter de cet exploit inattendu. Une indifférence qui ne devrait pas nous étonner, nous Marocains, quand on sait que la fédération d'athlétisme n'existe plus et que le ministère roule avec un budget dérisoire qui, en plus, n'est pas employé à bon escient. Mais si Boulami était d'une nationalité autre que marocaine, il aurait reçu tous les honneurs moraux et matériels d'un héros adulé. Heureusement pour nous que le maître des steeples est un jeune homme d'une grande culture appelé à juste titre «l'intellectuel de la piste». Sinon, il aurait agi comme beaucoup d'autres athlètes marocains qui ont été obligés d'émigrer sous des cieux plus cléments pour se fondre dans une citoyenneté étrangère. Comme il n'y a que le provisoire qui dure dans cette discipline chez nous, il vaut mieux aller chercher le permanent ailleurs. Mais Boulami a beaucoup de caractère et de charisme pour ne pas réussir tous les défis tout en bravant les obstacles de l'athlétisme marocain. La force du seigneur de la piste réside dans cette aubaine de se ressourcer à chaque fois par une sollicitude royale incommensurable. Une source intarissable.