La section transport urbain de la Confédération nationale du transport routier (CNTR) affirme que sa décision d'augmenter le tarif du ticket des bus a été prise après consultation des autorités compétentes qui ont préféré répondre par le silence. Ce qui a été interprété comme un accord tacite. Les sociétés de transport urbain à Casablanca ont augmenté, depuis plus d'une semaine, les prix des tickets des bus de 50 centimes. Une augmentation qui suscite la colère des usagers du transport en commun qui considèrent que cette décision constitue une nouvelle charge qui vient grever davantage leurs maigres budgets. Il est d'ailleurs certain qu'une augmentation de 50 centimes sur le prix du ticket du bus pour une famille dont tous les membres recourent aux services du transport en commun constitue un vrai problème. Le moment de son application a aussi été mal choisi puisqu'elle intervient à quelques jours du mois sacré du Ramadan où les charges familiales augmentent sensiblement. Elle a aussi été programmée en pleine période de rentrée scolaire, ce qui met les parents d'élèves dans une situation difficile étant donné que l'augmentation a aussi touché les frais d'abonnement pour les cartes réservées aux élèves et aux étudiants. Pour le consommateur, cette augmentation est donc une décision déplorable qui pourrait être interprétée comme un acte d'indifférence des autorités envers les problèmes quotidiens du citoyen qui pèsent de tonnes. Toutefois, la responsabilité de cette nouvelle augmentation n'incombe pas aux autorités locales. Celles-ci affirment que non seulement elles n'ont pas participé à la prise de cette décision, mais elles se seraient même opposées à son application. Le conseil de la ville et la wilaya du Grand Casablanca affirment qu'elles ne sont pas d'accord avec cette décision et qu'elle a été prise d'une manière unilatérale par les sociétés privées de transport urbain malgré l'opposition des autorités compétentes ce qui enfreint la loi. Mais cette version ne constitue qu'une demi-vérité selon les transporteurs. En effet, ces derniers affirment que leur démarche est conforme à la loi et qu'elle n'a pas été prise d'une manière unilatérale ou sans consultation préalable avec la wilaya et le conseil de la ville. Ainsi, la section du transport urbain de la Confédération nationale du transport routier (CNTR) affirme qu'elle n'a décidé cette augmentation de 50 centimes dans les tarifs du transport urbain au niveau du Grand Casablanca soit une hausse de 17 % par rapport à l'ancien tarif, qu'après avoir consulté, informé et attendu longtemps la réponse des autorités compétentes. Le 29 juin dernier, cette confédération avait adressé un courrier au président du Conseil de la ville de la capitale économique, Mohamed Sajid, sur cette question. La lettre rappelait par ailleurs au maire de la ville une réunion antérieure tenue en février 2004 entre les transporteurs et les autorités locales qui avait été couronnée par la création "sous l'égide" du maire et du wali d'une commission dont l'une des missions était d'étudier la révision des tarifs. "La commission a retenu que la révision tarifaire devait intervenir immédiatement afin de permettre aux concessionnaires de maintenir leur effort de mise à niveau des flottes entrepris depuis 2003 en accord avec les autorités de l'époque qui devait être soutenu par cette même révision tarifaire qui n'est malheureusement jamais intervenue", disait la lettre adressée au maire de la ville. La confédération des transports explique dans le même courrier que ladite commission "a recommandé de n'appliquer qu'un réajustement provisoire de 50 centimes sur le tarif de base de 3 Dhs alors même que la formule de révision contractuelle faisait ressortir une révision de 71 centimes pour le même tarif et que l'étude réalisée par les transporteurs définissait le tarif rapporté aux conditions d'exploitation existantes donnait un tarif de base de 4.89 Dhs". Les raisons invoquées par les transporteurs pour procéder à cette révision sont notamment l'augmentation du SMIG qui a été relevé de 10 % depuis juillet 2004 et la réduction du temps de travail hebdomadaire de 48 heures à 44 heures ce qui constitue une hausse des charges salariales de 20 %. Le 13 juillet, les responsables de la Confédération des transporteurs, n'ayant pas reçu de réponse, envoient une nouvelle lettre au maire de la ville lui rappelant qu'ils attendent toujours sa réponse sur leurs propositions. Une lettre qui restera elle aussi sans réponse. Ce qui amena ladite confédération à prendre les mesures nécessaires pour l'application de la hausse de tarifs à partir du 1er octobre considérant ainsi le silence des autorités comme une acceptation de la décision. Ainsi, l'on constate que les autorités casablancaises ont participé par omission à cette augmentation des tarifs étant donné qu'elles se sont abstenues de répondre officiellement aux revendications des transporteurs préférant les ignorer. Une attitude qui ne cadre pas avec les exigences d'une gestion efficace des affaires locales qui exigent d'être à l'écoute des revendications et de privilégier le dialogue sur la politique de l'autruche.