Les crises financières brésilienne et argentine ont inspiré le gouvernement uruguayen qui a décidé la suspension des opérations bancaires jusqu'à lundi prochain. Le ministre uruguayen de l'Economie Alejandro Atchgarry a annoncé, mercredi dernier, la suspension des opérations bancaires jusqu'à lundi prochain en attendant la conclusion d'un accord avec le Fonds Monétaire International (FMI). «Nous cherchons les outils juridiques à même de renforcer le système bancaire et financier qui a démontré une solidité remarquable», a dit le ministre, ajoutant que le gouvernement va respecter les règles de jeu, en collaboration avec la Banque centrale et le Parlement «pour remettre en fonctionnement le système». La mesure visant à freiner les retraits massifs des dépôts a été adoptée mardi dernier et élargie au reste de la semaine. Elle ne concerne pas les paiements des salaires, des retraites et des prestations familiales. L'Uruguay subit l'impact des turbulences financières qui affectent les économies sud-américaines, notamment ses principaux partenaires commerciaux le Brésil et l'Argentine. Par ailleurs l' « effet tango » (crise argentine) a provoqué des retraits des avoirs déposés en Uruguay (un paradis fiscal de la région) par crainte d'un «corrasion» (gel des dépôts bancaires) du genre de celui décrété par Buenos Aires en décembre 2003. Selon les estimations, les étrangers, notamment les Argentins, ont retiré 3 milliards de dollars du système bancaire uruguayen depuis le début de l'année. Les mêmes estimations indiquent que les Argentins possèdent 52% des avoirs déposés actuellement dans les banques uruguayennes.