Consacrée en grande partie au volet fiscal, la Conférence des Grandes Ecoles, organisée le 1er octobre, a également constitué matière à débat sur la qualité de l'enseignement dispensé par le secteur privé. La Conférence des Grandes Ecoles, organisée le 1er octobre à Casablanca, aura, en plus d'avoir soulevé les questions liées au fonctionnement des écoles privées au Maroc et le poids de la fiscalité, le mérite d'avoir également traité de la qualité de l'enseignement dispensé dans le secteur privé. Les journalistes présents à cette conférence n'ont pas manqué de poser la question. Et Abdelalili Benamour d'admettre que « parmi les nombreuses institutions d'enseignement privé existant sur le marché, certaines ne respectent pas toujours les critères pédagogiques du secteur », notant que ces dernières sont minoritaires. Pour régler et prévenir cette défaillance, M. Benamour suggère aux pouvoirs publics d'appliquer le système de contrôle et de régulation prévu par la loi. « Nous demandons à ce que ce système s'applique aussi bien au secteur privé qu'au secteur public », a-t-il déclaré, notant qu'il y allait de la qualité de l'enseignement supérieur dans son ensemble. Pour lui, l'accréditation d'un établissement doit se faire sur la base de critères définis d'avance, et ces accréditations doivent pouvoir être retirées si les institutions en questions ne remplissent pas les conditions exigées. L'autre volet, pénalisant par ailleurs les étudiants en mal de ressources pour subvenir au frais que suppose cet enseignement, est celui de l'inefficacité du système crédit-études. Précisant que certains établissements proposent des crédit-études avec des banques, M. Benamour impute cet état de faits aux risques d'impayés qui sont « trop élevés », ce qui limite l'octroi des crédits et donc l'accès à l'enseignement supérieur privé. « Afin de démocratiser l'accès à l'enseignement supérieur, nous préconisons un système centralisé, regroupant les pouvoirs publics, les banques ainsi que les intervenants du secteur, pour créer un fonds de garantie spécifique à ce mode de financement, permettant ainsi un partage des risques », a-t-il suggéré. Se définissant comme étant des entreprises pas tout à fait comme les autres, les écoles d'enseignement supérieur privé, qui plaident pour un régime fiscal qui puisse tenir compte de cette spécificité, devraient également faire en sorte qu'une plus large partie des étudiants puissent en bénéficier. Il y va de leur capacité à réaliser l'objectif de couvrir 20% du secteur de l'enseignement supérieur au Maroc. Aussi, il y va de leur crédibilité, puisque avant la rentabilité, il y a la mission culturelle et sociale dont elles ont la charge.