Bien que lenseignement privé soit complémentaire de lenseignement public, le secteur privé reste largement défavorisé et connaît des difficultés majeures dans lexercice de sa mission pédagogique. La Conférence des Grandes Ecoles a récemment fait le point sur ce secteur stratégique La Conférence des Grandes Ecoles est lune des principales associations décoles denseignement supérieur privé et regroupe dix institutions parmi les plus importantes du Royaume, à savoir EMSI, ESCA, HECI, HEM, IGA, IHEES, ISG, ISIAM et SUP DE CO Marrakech. Ces établissements représentent 65 % des étudiants ayant choisi de poursuivre leurs études dans des établissements supérieurs privés. La conférence de presse tenue récemment était loccasion de faire le point sur ce secteur complémentaire de lenseignement public. Désormais, lenseignement privé joue un rôle de plus en plus important dans la formation des étudiants marocains, dautant plus que certaines écoles offrent des formations étudiées et adaptées aux réalités du marché national. Lun des atouts majeurs de ces écoles est quelles disposent de la réactivité nécessaire pour former les étudiants aux métiers émergents et pour adapter leurs programmes aux besoins des entreprises des différents secteurs de léconomie nationale. Mais lenseignement privé rencontre deux problèmes majeurs dans la mission quil sest assignée. Le premier concerne la reconnaissance des diplômes délivrés par les écoles privées, puisquils ne bénéficient pas de laccréditation de la part du Ministère de lEnseignement supérieur. Abdelali Benamour, Président de la Conférence des Grandes Ecoles, reconnaît que « parmi les nombreuses institutions denseignement supérieur privé existant sur le marché, certaines ne respectent pas toujours les critères pédagogiques du secteur ». Alors, il propose aux pouvoirs publics, pour régler cette défaillance, dappliquer le système de contrôle et de régulation prévu par la loi. Et il a demandé également à ce que le système sapplique au secteur public pour garantir une bonne qualité de lenseignement supérieur dans son ensemble. Lautre problème concerne le régime fiscal de ces établissements. En effet, les établissements privés jouissaient dune défiscalisation pendant une trentaine dannées après lindépendance. Mais les services du Fisc ont mis en place un nouveau régime malgré les circulaires signées par les gouvernements successifs demandant larrêt des recouvrements en attendant un texte spécifique. Pour régler ce point, Abdelali Benamour a affirmé quau terme de son entretien avec le Premier ministre, il a été convenu de mettre en place une commission chargée de régler ces déséquilibres. Elle aura pour rôle, dans un premier temps, dassainir la situation par rapport au passif pour construire lavenir sur des bases saines. Le Premier ministre a fait dans ce sens la proposition dappliquer au secteur les mesures prévues dans le processus de mise à niveau des entreprises marocaines. Par ailleurs, la Conférence des Grandes Ecoles propose de renforcer la solvabilité de la demande en instaurant un principe dallégement de lImpôt Général sur le Revenu pour les parents souhaitant faire bénéficier leurs enfants dun enseignement dans un établissement supérieur privé. Une initiative qui encouragerait beaucoup détudiants à suivre une formation à moindre coût dans un établissement privé. Toutes ces propositions constituent les moyens à mettre en uvre pour réaliser lobjectif de la COSEF de faire que lenseignement supérieur privé représente 20 % des effectifs à léchéance 2010.