Le ministre espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération, Miguel Angel Moratinos, a expliqué, lundi, devant le Sénat que son gouvernement veut créer une nouvelle dynamique de négociation pour parvenir à une solution juste et acceptée par les parties pour le règlement de l'affaire du Sahara marocain. Le gouvernement espagnol ne cède pas au chantage des minorités parlementaires et des associations créées par le Polisario en Espagne et qui font de l'affaire du Sahara un fonds de commerce dont le seul but et de drainer les aides alimentaires et financières qui sont ensuite détournées par Mohamed Abdelaziz et compagnie. Le gouvernement espagnol, présidé par le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, maintient sa position diplomatiquement sage et politiquement juste sur la question du Sahara. Une position à la fois courageuse et créative, et dont le seul but est de parvenir à un déblocage réel de la situation de conflit qui a trop duré et qui fait perdurer la souffrance des ressortissants marocains sahraouis séquestrés à Tindouf, depuis presque trois décennies. Lundi, devant la commission des Affaires étrangères du Sénat espagnol, le ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a défendu la politique espagnole sur ce conflit artificiel et a expliqué la position du gouvernement socialiste et sa volonté d'inciter à la création d'une nouvelle dynamique de négociation pour sortir de la situation d'impasse que connaît le dossier. Moratinos, qui est intervenu devant ladite commission sur sa propre demande, a pris cette initiative afin de mettre un terme à la campagne menée par le Parti populaire au sein du Sénat (la deuxième Chambre du Parlement espagnol) et qui a permis l'adoption, il y a quelques jours, d'une motion invitant le gouvernement espagnol à ne pas permettre que la solution du conflit soit abordée en dehors du cadre des Nations unies. En diplomate chevronné et en politicien rompu aux batailles politiques les plus difficiles, Moratinos est allé affronter les détracteurs de sa politique sur leur propre terrain, au Sénat. Devant la commission, le chef de la diplomatie espagnole a d'abord insisté sur la volonté du Maroc de résoudre le conflit du Sahara, ce qui contredit la thèse des ennemis de l'intégrité territoriale du Royaume qui mènent une campagne de désinformation en Espagne, prétendant que c'est le Maroc qui bloque le processus de résolution de ce conflit. Moratinos a aussi annoncé que son gouvernement plaidera aux Nations unies pour l'élargissement du mandat du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, Alvaro de Soto, pour qu'il puisse trouver des formules politiques acceptables par toutes les parties. Moratinos a révélé aussi que son pays défendra devant le Conseil de sécurité de l'ONU une nouvelle résolution qui proroge de 6 mois le mandat de la Mission des Nations unies pour le Sahara (MINURSO) et qui confère au représentant spécial du secrétaire général une "marge de manœuvre suffisante", afin de créer "une dynamique de négociation que puissent accepter les parties". Cette résolution est en cours de rédaction. L'Espagne, qui participe aux côtés du Royaume-Uni, de la France, de la Russie et des Etats-Unis à sa confection, appelle à son adoption par le Conseil de sécurité avant le 31 octobre, date de l'expiration du mandat de la MINURSO. S'agissant de la solution à trouver au conflit, le ministre espagnol a précisé que c'est au représentant spécial du secrétaire général de l'ONU qu'il revenait de chercher des formules politiques pour parvenir à un accord entre les parties concernées. Dans ce sens, il a expliqué que son gouvernement a adopté une "diplomatie active" concernant le conflit du Sahara au lieu de la soi-disant "neutralité passive", que le gouvernement antérieur, présidé par le Populaire, José Maria Aznar. Pour ce qui est de la motion adoptée par le Sénat sur ce dossier, le ministre espagnol a déclaré officiellement devant la commission qu'il ne partageait pas le contenu de ce document, qui appelle le gouvernement à maintenir la négociation au sein de l'ONU, "sans la transférer à des cadres bilatéraux ou régionaux". Moratinos a expliqué que "toutes les actions sont complémentaires", ajoutant que son gouvernement va déployer tous les efforts nécessaires pour résoudre ce conflit, en explorant toutes les voies possibles. Moratinos répond ainsi à la thèse du leader de l'opposition, le Parti populaire, qui appelle à ce que le Plan Baker soit l'unique voie de solution, et ce sans qu'il subisse des modifications. Par ailleurs, pour ce qui est du principe de l'autodétermination, le chef de la diplomatie espagnole a précisé, devant les sénateurs espagnols, que la position de l'Espagne est fondée sur le principe de la recherche d'une solution juste et définitive, conforme au "principe d'autodétermination" des Sahraouis et qu'elle puisse être soumise à référendum". Ainsi, le processus de recherche d'une solution pour le gouvernement espagnol, selon les déclarations de Moratinos, consiste créer une dynamique de négociation qui peut être parrainée par les Nations unies mais pas forcément sous sa tutelle directe, afin de parvenir à un accord accepté par les parties concernées, avant de le soumettre à un référendum.