Les intoxications alimentaires sont souvent d'origine microbienne et résultent d'ingestion de denrées alimentaires contaminées, consommées, notamment à l'extérieur. Chaque semaine, les informations, provenant des différentes régions du royaume, font état de plusieurs dossiers relatifs aux produits impropres à la consommation. En effet, les rapports mensuels des délégations provinciales de l'Agriculture (DPA) dans les différentes villes présentent, dans ce sens, des statistiques qui interpellent à plus d'un titre. Saisie des produits incriminés, amende pour les contrevenants et parfois des peines d'emprisonnement. Telles sont les sanctions appliquées dans le secteur. Et pourtant, le phénomène est loin d'être circonscrit. Pendant cette période estivale, avec l'abondance des marchands ambulants, qui pullulent sur les côtes, et la ruée des citoyens sur des cafés et des restaurants, déplacements obligent pour certains et changement d'habitude pour d'autres, les risques de toxi-infections deviennent sérieux. Ces risques sont micro-biologiques. Ils sont liés à la présence de micro-organismes ou de substances élaborées par ces micro-organismes pouvant présenter des effets toxiques pour l'être humain. Ces risques résultent souvent d'une insuffisante maîtrise des conditions d'hygiène au cours de la production, du stockage, du transport, de la commercialisation ou de la conservation des denrées. Un strict respect des normes d'hygiène est de nature à mettre un terme, ou du moins réduire nettement les risques de toxi-infections. Mais, comment peut-on parler d'hygiène quand on sait les conditions dans lesquelles travaillent les marchands ambulants qui vendent des casse-croûte aux estivants dans les différentes plages. Face à cette situation alarmante, le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et des Eaux et Forêts, vient de rétablir la ligne verte numéro 0800 060 63 « mise en place pour recevoir les plaintes, les observations et les suggestions se rapportant à la qualité des produits alimentaires, des produits agricoles ainsi qu'aux problèmes d'intoxications alimentaires ». Toutefois, force est de constater que si les mesures de prévention et de contrôle pour protéger le consommateur pourraient être efficaces dans le cas des professionnels de l'alimentation, qui doivent les respecter et fournir des aliments salubres et de bonne conservation, il est difficile, voire impossible de contrôler les marchands ambulants. Ces derniers exploitent le faible pouvoir d'achat, pour certains, et l'ignorance ou l'inattention des autres, pour écouler des produits alimentaires préparés sans aucun respect des règles d'hygiène. Chose qui a été à l'origine de plusieurs toxi-infections à travers tout le territoire national. On se rappelle du cas de sept enfants âgés de 6 à 12 ans qui ont été victimes d'une intoxication alimentaire après avoir consommé de la « Mâakouda », friture à base de pomme de terre et d'œufs dans une gargote de l'ancienne médina de Rabat vers la fin du mois de décembre de l'année dernière. L'infection était due à la présence d'un microbe, salmonellose, dans les œufs de poules atteintes de fièvre typhoïde. Il est à souligner que les symptômes de ces intoxications sont souvent identiques, douleurs abdominales, diarrhées, nausées, vomissements, maux de tête, fièvre ou non, et apparaissent plus ou moins rapidement, 1 h à 48 heures. Pour ne pas courir le risque d'une intoxication alimentaire, en cas de doute sur la qualité d'un aliment préparé ou acheté, il convient de s'en débarrasser.