Au moment où la tension monte entre le Maroc et l'Espagne, des télécopies atterrissent chez des agences de voyages demandant que les touristes marocains vers ce pays soient répertoriés haut de gamme. L'effectif des touristes marocains en quête d'un programme original et copieux en Espagne serait appelé à baisser considérablement compte tenu de la tension qui monte entre le Maroc et son voisin d'outre méditerranée à cause notamment de l'îlot Leila. Les statistiques communiquées au titre de l'année dernière avancent le chiffre d'un million de Marocains ayant séjourné en Espagne. Un chiffre jugé exagéré par certains puisqu'il inclut en outre les immigrés marocains qui transitent par les territoires espagnols et qui y séjournent, contraints, deux ou trois jours. Ceci étant, la fiabilité des chiffres avancées ne constituent pas le fonds du problème en ces temps de discorde. C'est le principe même qui mérite d'être analysé. Nombreux habitués des côtes espagnoles ont décidé de changer de pays et d'opter pour des destinations jusqu'alors peu prisées, comparativement à l'Espagne. Cela n'est par ailleurs qu'une face de la médaille puisque d'un autre côté, même les «hôtes» espagnols semblent ne plus vouloir des masses marocaines qui affluent chaque été sur leurs villes et plages. Dans une télécopie envoyée par des agences de voyage espagnoles à leurs homologues marocaines, elles demandent que les touristes marocains à destination de Costa Del Sol soient identifiés à une clientèle haut de gamme. «Je considère qu'il s'agit d'un acte raciste émanant de l'Espagne», juge Mme Zakia Taoufik, cadre commercial à l'agence Alizés. Et d'ajouter, «l'agence a jugé opportun d'éliminer carrément la désignation en question de son programme de voyage». Cet acte d'hostilité envers la communauté marocaine constitue à son avis la goutte qui fait déborder le vase. Et pour cause, les agences de voyages marocaines se trouvent dans l'obligation de faire face à moult contraintes imposées par l'Espagne. A titre d'exemple, «elles doivent payer à l'avance le total du séjour alors qu'elles ne sont pas encore certaines de pouvoir le vendre sur le territoire marocain», explique Mmme Taoufik. C'est ce qui est communément appelées des conditions coercitives.