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Les vertus du voyage digital
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 17 - 07 - 2002

Il me paraît incroyable que le gouvernement ne prenne pas des mesures de force. Aujourd'hui, c'est un îlot qui est un tas de pierres. Mais demain, ça sera quoi ? Ceuta ? Melillia ? Les Canaries ? Al Andalus (comme ils disent). Ces gens ne comprennent rien à la diplomatie. Vous vous rappelez la Marche verte ? Ceci prend le même chemin.
Sur Internet, il n'y a pas que des bêtises. Mais si on veut se donner la peine, parfois, on en trouve de très belles. Pour voir ce que donne de l'autre côté du Détroit l'affaire de l'île Leïla, j'ai fait un tour du côté des sites Web de la presse espagnole. Figurez-vous que l'affaire du caillou est une affaire nationale. Une grosse affaire bien politisée, bien gonflée dans des dimensions paroxystiques inimaginables. Les Espagnols ont placé leur honneur, leur virilité, leur dignité et leur grandeur dans ce caillou. C'est peu, mais c'est surtout étonnant.
Mais ce qu'il faut retenir de cette navigation dans les eaux patriotiques web-espagnoles, ce sont les forums et les chat organisés par les journaux. Tout le monde s'y est mis avec parfois des sondages en ligne qui, compte tenu de l'émotion, invitent tous Aznar à entrer en guerre avec le Maroc et à faire respecter la grande Espagne par les armes. Sur les forums, on trouve de tout. La peur d'une marche bleue sur Sebta et Mellilia. La revendication des Îles Canaries ou de l'Alhambra etc.… C'est très chaud. Le quotidien El Mundo a organisé un débat digital, comme ils disent, entre ses lecteurs et son correspondant local au Maroc, Javier Espinosa. C'est du pacifisme patriotique militant, d'un journaliste qui n'a aucune estime ni pour nous ni pour nos institutions avec une bonne dose de provocation néo-anarchiste. Il voulait, sans doute, être lu au Maroc. Voilà, c'est fait. Et bon courage pour sa prochaine destination, il est tout content de nous quitter pour aller à Jérusalem. Sur le forum d'El Pais, il y a plus de tenue. L'envoyé spécial qui animait la rencontre numérique, Javier Valenzuela, avait plus de retenue mais certainement pas plus d'estime pour notre démocratie. Pour eux tous, chez nous, les moros, c'est le Moyen Age. Amen. Vous pensez bien que je n'allais pas quitter sans faire un tour du côté du célèbrissime El périodico. Je voulais avoir des nouvelles de notre confrère Antonio Baquero. Et là, je tombe sur un forum extrêmement intéressant. Je vous livre, au hasard, trois contributions non représentatives des débats.
La première est un classique du genre : « Il me paraît incroyable que le gouvernement ne prenne pas des mesures de force. Aujourd'hui, c'est un îlot qui est un tas de pierres. Mais demain, ça sera quoi ? Ceuta ? Melillia ? Les Canaries ? Al Andalus (comme ils disent). Ces gens ne comprennent rien à la diplomatie. Vous vous rappelez la Marche verte ? Ceci prend le même chemin. Et comme toujours, les gouvernements de ce pays, et dans ce cas M. Aznar, vont tout avaler. Je suis d'accord avec la diplomatie et toutes les méthodes pacifiques pour trouver des solutions aux problèmes, mais ce que nous font les Marocains ne doit pas passer parce que jamais nous ne nous ferons respecter comme pays. Si au lieu d'être une possession espagnole, elle était anglaise ou française, ils auraient été plus prudents. Aznar, on va voir une fois pour toutes si vous allez faire quelque chose pour qu'ils ne se moquent plus de nous. Sinon, les élections arrivent…»
La deuxième contribution est assez représentative de la tonalité générale : «Messieurs du Parti Populaire, je ne sais pas si vous vous êtes rendu compte d'une chose. Le dossier l'îlot Perejil (leïla) peut vous faire perdre les élections. Ou vous réglez ce problème comme l'immense majorité des Espagnols l'ont exprimé dans tous les sondages publiés par toute la presse, c'est-à-dire nous faire respecter, ou je crains beaucoup pour votre vie politique.»
Et la troisième est une rareté : « Je considère que la politique extérieure de Aznar est un désastre et qu'elle n'a ni queue ni tête. Avec un ministre aussi incompétent que Piqué, je ne suis pas étonné que l'on soit arrivé à la situation actuelle. Le gouvernement marocain n'est certainement pas une fontaine de vertus et son régime politique est autoritaire et corrompu. Mais cela n'est pas plus vrai aujourd'hui,
qu'hier avec Hassan II, et on ne vivait pas ce genre de choses. Le gouvernement espagnol a été peu intelligent dans ses relations avec le Maroc, surtout depuis ces deux dernières années. Dans ce pays maghrébin, il y a beaucoup de susceptibilités pour tout ce qui a une odeur de néocolonialisme ou de mépris à l'égard de sa nation. Ils ont entendu certaines déclarations malheureuses de Piqué. Il faut laisser de côté la parlotte patriotarde creuse qui ne conduit à rien et l'exhibition d'une supposée force. C'est le pire qui peut se faire pour régler cette situation. Il faut dialoguer jusqu'à l'exténuation et ouvrir, comme le dit le ministre marocain des Affaires extérieures, une table ronde pour aborder chaque litige. Le Maroc est un voisin de l'Espagne, et que ça plaise ou pas, il faut cohabiter avec lui.» Voilà, et bon voyage en Espagne pour cet été.


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