Le secrétaire général du PJD a multiplié, ces derniers temps, les gestes amicaux à l'adresse de l'USFP. Ce rapprochement ouvre la voie à toutes les hypothèses. Mohamed Guessous, membre du bureau politique de l'USFP, rejette toute entente qui dépasserait les limites de la courtoisie. «Nous rencontrons les frères de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) normalement comme nous le faisons avec les autres partis politiques», a indiqué Saâd Eddine Al Othmani, secrétaire général du PJD, dans une déclaration parue dans le numéro du vendredi du journal “Attajdid”. La relation de son parti avec l'USFP «s'est améliorée», a ajouté M. Al Othmani. Cette normalisation entre le parti islamiste et le parti socialiste avait été annoncée par la presse qui avait parlé de «rencontres». «Pas autant que je sache», explique à ALM Mohamed Guessous, membre du bureau politique de l'USFP. Il dément ainsi les supposées négociations entre les deux partis. Il ajoute : «Nous cherchons à maintenir des rapports courtois avec le PJD. Nous ne voulons pas des rapports antagonistes et chaque fois qu'il y a convergences de positions, nous le soulignerons. Mais notre priorité demeure la Koutla et la gauche». M. Guessous clarifie son propos par une image : la Koutla constitue le pied droit de l'USFP, et l'autre pied repose sur le pôle gauche. Le PJD est donc exclu de la marche de l'USFP. A rappeler que l'USFP avait accusé le PJD, après les attentats du 16 mai 2003, d'avoir «préparé idéologiquement le terrain» au terrorisme. Le parti socialiste avait sommé les responsables du parti islamiste de présenter des «excuses» au peuple marocain pour ses «campagnes obscurantistes». Cette accusation avait été vigoureusement rejetée par le PJD qui a fait valoir son opposition à la violence. Mais elle avait donné lieu à des joutes entre les responsables des deux partis et approfondi le fossé entre leurs positions respectives. Les choses s'étaient calmées depuis jusqu'à la multiplication des déclarations du secrétaire général du PJD, à l'occasion de la rentrée politique. La nouvelle disposition de son parti à participer au gouvernement ouvre la voie à toutes les hypothèses. Et si les déclarations adressées à l'USFP étaient le préambule d'une éventuelle alliance en vue de participer au gouvernement? Mohamed Guessous ne veut pas entendre parler de cette éventualité : «les propos sur la participation au gouvernement, c'est pour amuser la galerie. Ce n'est pas sérieux !».