Le contrat-programme signé entre l'Etat et Barid Al-Maghrib s'inscrit dans le cadre de la privatisation progressive de l'activité postale. Il permettra à cette vieille institution de se préparer à cette échéance. Tout porte à croire que l'Etat s'est finalement décidé à amorcer la libéralisation progressive du secteur de la Poste. Du moins si l'on en juge par le contrat-programme qui vient d'être signé avec Barid Al-Maghrib (BAM) pour la période allant de 2002 à 2004. Ce contrat concerne la consolidation de l'indépendance de gestion et le renforcement de la modernisation des prestations de cette vieille institution. Selon le calendrier initial, le processus de privatisation de BAM devait être enclenché en milieu de cette année. Un cabinet conseil international a livré les études techniques en juillet 2001. Le dossier a été confié au département de tutelle, à savoir le Secrétariat d'Etat aux Postes et Technologies de l'Information. Selon les conclusions de ce cabinet, BAM doit investir dans l'informatisation et l'utilisation des nouvelles technologies pour ne pas rater le rendez-vous de la libéralisation. Au menu également : l'ouverture de l'établissement vers l'international particulièrement dans le domaine des services financiers. Revenons au contrat-programme conclu mardi dernier à Rabat entre le ministère de l'Economie, des Finances, de la Privatisation et du Tourisme et le Secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la Poste et des Technologies de l'Information et BAM. En vertu de ce contrat, cet établissement s'engagera à investir 878 millions de DH sur une période de trois ans. Un investissement jugé raisonnable pour préparer cette institution à l'ouverture du secteur de la poste. Il devra permettra à à cet établissement de garantir sa croissance dans une perspective de libre concurrence. En attendant, rien ne filtre sur le nouveau un cadre législatif qui va redéfinir le statut juridique de Barid Al-Maghrib. A ce propos, le Secrétariat d'Etat à la Poste Barid voudrait que cet établissement public se transforme en une entreprise dotée de l'autonomie financière. L'objectif étant de faire face à la libéralisation du secteur. Selon le contrat-programme, l'Etat s'est engagé à déterminer les mécanismes de financement des obligations de service universel assurées par BAM. L'Etat compte également assurer un contrôle financier et évaluer les performances de gestion de BAM. En attendant l'ouverture du secteur de la Poste, Barid Al-Maghrib affiche une bonne santé financière. Au titre de l'exercice 2001, l'établissement devrait réaliser un chiffre d'affaires de 1,5 milliard de DH. En 2000, les bénéfices ont augmenté de 40% par rapport à 1999. Si l'optimisme est mise pour les années à venir, il y a lieu de souligner que l'établissement doit s'attaquer à des chantiers urgents, notamment la contrainte du foncier qui handicape l'extension du réseau d'agences et le volet des ressources humaines social.