Les délégations égyptienne et tunisienne se sont retirées de la cérémonie de lancement de l'Union Africaine pour protester contre les manœuvres algériennes par «Polisario» interposé. L'Afrique a mal à ses dirigeants. Lesquels poussent l'irréel et le surréalisme jusqu'à en faire une raison d'être et une raison d'Etat. Alors que l'on se demandait, non sans regret d'ailleurs, sur le vide laissé par le retrait du Maroc de l'OUA en 1984 et les possibilités de le faire revenir à l'UA, voilà que la région nord du continent a permis au chef du Polisario de prendre la parole lors de la cérémonie de lancement de l'UA au nom des dirigeants de cette région. C'est dire un monde à l'envers. Cette situation, pour le moins burlesque, a poussé les délégations tunisienne et égyptienne à se retirer de la cérémonie de lancement de l'union africaine (UA), mardi dans le stade de Durban. Zouhair Allaoui, ambassadeur de Tunisie en Ethiopie accrédité à l'OUA, n'a pas caché son désarroi face à ce qu'il est considéré comme de la rigolade en lieu et place du sérieux dont doivent faire preuve les dirigeants africains. "Il n'y a pas eu de concertation préalable sur le pays devant prononcer un discours au nom de l'Afrique du nord, et c'est pourquoi notre délégation et celle de l'Egypte se sont retirées quand Mohamed Abdelaziz a pris la parole", a expliqué le diplomate tunisien. Sur le même tonneau, le ministre égyptien des affaires étrangères, Ahmed Maher, qui a présidé la délégation de son pays au premier sommet de l'union africaine, s'est dit "surpris de voir Mohamed Abdelaziz parler au nom de l'Afrique du nord". "Si je savais que c'était lui qui allait parler en notre nom, je ne me serais pas rendu à la cérémonie", a-t-il déclaré. Plus encore, le président burkinabé, dont le pays avait aidé le Polisario du temps d'avant le coup d'Etat, Blaise Compaore avait qualifié de "ridicule et sans valeur" l'intervention du chef de la fantomatique "RASD", rappelant qu'environ trente pays africains ne reconnaissent pas cette entité. De nombreux délégués au sommet ont interprété cette intervention comme étant une manoeuvre algérienne de plus dans son hostilité à l'intégrité territoriale du Maroc. Ce qui n'est qu'un doux euphémisme, quand on voit et on mesure l'entêtement des Algériens à vouloir nuire à l'intégrité territoriale du Maroc… Rappelons que le Maroc a toujours dit sa disponibilité à revenir dans le giron de l'organisation africaine, à une condition : celle de ne plus admettre en son sein la fantomatique RASD et donc revenir sur cet impair qui a induit les résultats que l'on sait… Cet impair dure depuis voilà dix huit ans…