Le Maroc a abrité pour la première fois, un Championnat du monde d'endurance Powerboat P1. Les Formules1 des mers se sont déchaînées à Tanger. Moulay Driss Mandré et son équipage, composé des Italiens Aldo Gliori et Roberto Biancalana, se sont imposés à Tanger, en catégorie «Évolution» lors de la première course du genre à élire domicile au Maroc. Ils ont remporté les deux manches du Grand Prix Maroc Telecom, seconde étape du Championnat du monde de Powerboat qui se sont déroulées les 5 et 6 juillet derniers. «C'était vraiment génial, la course était de très haut niveau, nous avons vécu des moments inoubliables et les participants, à l'unanimité, étaient contents, bref, c'était un satisfecit général », à déclaré Mandre à ALM, à l'issue de la course. Toutefois, à défaut de piloter un bateau frappé des couleurs nationales, comme cela était initialement prévu, le team a mené la course à bord du bateau officiel de l'écurie Lamborghini. En effet, premier et seul pilote marocain à évoluer dans le Championnat du monde de Powerboat, Mandre et ses co-pilotes devaient être aux commandes d'un bateau représentant le Maroc, mais pour des raisons techniques et surtout de sponsoring, le vaisseau marocain n'a pu être disponible. Ali Kettani, président d'une Fédération de tutelle, en cours de constitution, nous a pour sa part déclaré que « La course avait certainement un impact direct, il y avait une couverture médiatique importante, un hélicoptère a été mobilisé pour l'occasion... En somme, c'était une réussite, mais j'estime que ce n'était pas à la hauteur de nos espérances, l'organisation s'est faite à la va-vite et nous devrons ultérieurement rectifier le tir. Le powerboating est actuellement à l'état embryonnaire au Maroc, nous tirerons les leçons qui s'imposent et les prochains rendez-vous nationaux n'auront rien à envier à leurs semblables». Kettani déplore cependant l'absence de plusieurs pays, soulignant que «C'est l'une des raisons pour lesquelles le bateau marocain n'a pas été mobilisé, les sponsors ne pouvaient engager la somme de 500000 dirhams alors que beaucoup de pays n'étaient pas sur la ligne de départ». En effet, cinq bateaux seulement ont pris part à cette étape du Championnat, alors qu'une quinzaine d'équipages devaient s'affronter sur le circuit de Tanger. Bémol, certes, et ce n'est pas Mandré qui dira le contraire. « Cette absence est une fausse note de ce meeting, on aurait voulu que tous le monde y prenne part pour épicer davantage le challenge et hausser le niveau de la compétition (...) mais le plus important a été accompli, la course s'est déroulée dans les meilleurs conditions et je puis vous assurer que l'édition de l'année prochaine fera un tabac», nous a déclaré notre champion national. Diverses contraintes auraient été à l'origine des désistements en question. À part un accident qui a causé la fêlure de la coque d'un bateau durant son transport, donc l'abandon de son équipage, en plus d'un pilote qui a été endeuillé par le décès d'un proche et qui n'a pu participer à la course, les autres absents ont tous évoqué le coût du déplacement, qui serait à l'origine de leur renoncement. Longtemps assimilé à un sport d'élite, le Powerboat confirme cette étiquette. En effet, le coût de ces engins, véritables monstres des mers, avoisine les 4 millions de dollars pour un bateau Hi-Tech. Rien d'étonnant lorsque l'on se rend compte que la simple location, pour une course en deux manches se déroulant le temps d'un week-end, coûte la bagatelle de 500 000 dirhams, et peut aller jusqu'à 700 000 dirhams pour pouvoir disposer d'un petit bijou de technologie. Par ailleurs, le Maroc fait ses premiers pas dans cette discipline encore méconnue chez nous : Moulay Driss Mandré fait preuve d'une régularité remarquable. Après avoir occupé la troisième place au classement général lors de l'étape précédente qui a lieu à Nettuno en Italie, notre champion national vient de confirmer, à Tanger, son savoir-faire en la matière. Il faut toutefois souligner qu'il n'en est qu'à sa deuxième participation...