Football. Le comité du Chabab de Mohammedia a tenu son assemblée générale dans l'euphorie de la montée en GNFI. Le président Abdallah Kabboud a été reconduit à l'unanimité pour un mandat de quatre ans. Le Chabab de Mohammedia a tenu son assemblée générale annuelle vendredi dernier au royal Golf de Mohammedia. Ont assisté à ces assises le comité sortant, les adhérents, les représentant du GNF, du ministère de la jeunesse et des sports et de la presse. Pour une fois l'ambiance était bon enfant et contrastait énormément avec celle très surchauffée de l'année dernière. Et pour cause, après avoir passé une seule saison en GNFII, le Chabab a retrouvé sa place parmi l'élite. L'euphorie de la montée a donc prévalu, même s'il faut reconnaître que les dirigeants du Chabab sont plutôt inquiets par les défis qu'ils doivent affronter la saison prochaine. C'est le président, Abdallah Kabboud, qui a ouvert les débats en faisant un bilan succinct de cette saison. Il s'est bien sûr félicité du retour du Chabab au GNFI, mais il n'a pas pour autant éludé les épineux problèmes que l'équipe a affrontés. Il a évoqué notamment le manque de ressources financières dues surtout au manque d'engagements habituels de certains partenaires. Le président du Chabab ne jubile pas excessivement de ce succès et il a été clair quand il a posé cette question intéressante : « la montée, c'est une bonne chose, mais après ?» Abdallah Kabboud faisait allusion au risque d'un retour aux enfers du GNFII si toutes les conditions, financières et humaines, ne sont pas garanties la saison prochaine. C'est pour cela qu'il a insisté sur la cohésion de toutes les composantes sportives, économiques et politiques de la ville pour s'unir autour du Chabab. Le contenu du rapport moral lu par le secrétaire général, Mohamed Naciri, a été calqué sur celui du président. Ce sont les mêmes plaintes, les mêmes reproches et les mêmes exigences formulées avec un ton plus dur et plus virulent. Naciri s'est défoulé avec l'esprit de celui qui a trop souffert durant toute une saison tout en faisant l'objet de critiques acerbes. Il s'en est pris directement aux «Oulémas » qui passent tout leur temps dans les cafés à saborder le travail de toute une équipe. Il parlait bien sûr au nom du comité qui a peiné pour retrouver les ressources financières pour mener le bateau à bon port. Il faut reconnaître qu'ils ont réussi un pari impossible avec le moins de dégâts possible quand on épluche le rapport financier. Le trésorier général a bien raison de préciser qu'il lui a été facile d'élaborer un bilan financier où il n'y avait pas trop d'écritures aussi bien dans l'actif que dans le passif. Il en ressort que le Chabab a réussi la montée avec un budget minimum de près de 380 millions de centimes. Mieux encore la balance de budget s'est avéré excédentaire avec un montant de 26 mille dirhams. C'est une prouesse qu'il faut saluer quand on sait que la grande partie des recettes provient des transferts des joueurs Jermouni et Kacemi, soit 160 millions de centimes. La société SAMIR qui parrainait le Chabab avec 100 millions de centimes annuellement n'a versé que 20 millions de centimes cette saison. Quand on sait ce que fait la raffinerie comme dégâts en matière de pollution, on découvre que l'expert-comptable, Abderrahmane Saaidi, a mal calculé le coût des déchets que sa société déverse dans l'environnement mohammedien. Non seulement la ville de Mohammedia pullule d'enfants ashmatiques, d'adultes atteints de graves maladies respiratoires, mais cette pollution commence à avoir des conséquences néfastes sur la fréquence des bons joueurs. Aussi faut-il rappeler au directeur de la SAMIR que le coût de la pollution n'a pas de prix quant à la santé de la population. C'est dire combien la somme de 20 millions de centimes représente une pacotille pour une ville qui souffre à l'image de son club fanion, le Chabab. Pour la gouverne d'Abderrahmane Saaidi, il faut préciser que le président du Chabab a déboursé de sa poche 92 millions de centimes. À méditer. Normal que le président Abdallah Kabboud soit réélu à l'unanimité pour un mandat de quatre ans. Pour mémoire cela fait longtemps, qu'on n'a pas vu un dirigeant gérer une équipe avec son propre argent. Il mérite bien la montée et surtout toute la considération des Chababistes.