Ce qui s'est passé à Marrakech dans la nuit du vendredi 7 juin laisse perplexe sur le fond et la forme de la gestion communale. Les responsables de la communauté urbaine de Marrakech ont tout simplement procédé à la démolition du siège de la ligue du football du Sud. Ce qui s'est passé à Marrakech dans la nuit du vendredi 7 juin laisse perplexe sur le fond et la forme de la gestion communale. Les responsables de la communauté urbaine de Marrakech ont tout simplement procédé à la démolition du siège de la ligue du football du Sud. Une ligue qui siégeait dans ce local depuis vingt-sept ans. Il aura donc suffi d'une nuit pour que les élus de la ville détruisent tout ce qui a été construit depuis trois décennies. Quand on sait que cette ligue est chargée du développement du football dans dix provinces du sud, on suppute l'énormité des dégâts. Comment peut-on admettre que des élus de la ville puissent agir de la sorte, même si on suppose que la loi leur donne raison ? Encore faut-il rappeler que cette démolition clandestine n'a été ordonnée par aucune instance judiciaire. Le président de la ligue, Alaoui Moudni, a confirmé dans une conférence de presse qu'il n'avait jamais reçu ni avis, ni lettre, ni ordonnance judiciaire pour évacuer les lieux. Il n'y a même pas eu de procès pour qu'une instance sportive et fédérale aussi importante soit saccagée de cette manière. Non seulement l'édifice n'existe plus, mais tous les biens, documents et licences des joueurs se sont volatilisés. On laisse entendre qu'ils sont entre les mains d'un ingénieur municipal. Si on raisonne comme un pays où l'Etat de droit prime, il va falloir que les ordonnateurs de cette destruction s'expliquent devant la justice. Les dirigeants de la ligue ont d'ailleurs porté plainte contre la communauté urbaine et l'affaire risque de faire boule de neige. Car, c'est une première dans la destruction d'une ligue qui dépend d'une fédération aussi puissante que celle du football. C'est pour cela d'ailleurs que plusieurs ligues se sont solidarisées avec celle du Sud. Les dirigeants de la ligue du Sahara ont même décidé de geler toutes activités en attendant que cette affaire soit éclaircie. Mais le mal est déjà fait d'autant plus que les responsables de la communauté urbaine, ne se sont même pas donné la peine de mettre un local provisoire à la disposition de la ligue. Il y a certainement anguille sous roche surtout que cette tragédie sportive coïncide avec les matchs barrages de fin de saison. C'est d'une énormité incroyable. Et dire que les élus sont faits pour défendre les intérêts de la population. Force est de constater qu'ils ont piétiné les intérêts du sport le plus populaire dans notre pays dans une région aussi importante que le Sud. Justement, là où le Hassania d'Agadir a remporté le titre de championnat. C'est comme si les élus avaient sciemment crevé le ballon pour qu'il ne circule plus dans la région.