Fruit d'une relation extraconjugale, Adam a trouvé un beau-père qui devait prendre soin de lui. Seulement, il n'a trouvé qu'un monstre, cruel qui le maltraitait sans pitié pour une seule raison : il urine au lit. En juin 2002, Adam a vu le jour à la maternité de l'hôpital Al Farabi, à Oujda. Personne n'est arrivé, ce jour de sa naissance, pour congratuler sa mère, Saïda, la vingtaine. Aussi bien ses parents, ses frères et sœurs que ses voisins n'étaient intéressés ni à l'enfant ni à sa mère. Personne ne conçoit qu'un nourrisson, âgé de quelques minutes, pourrait commettre un péché ou une bêtise qui lui coûtera la malédiction des gens. Quel est donc son crime ? En principe, Adam n'a commis aucun crime, aucune erreur et aucun péché. Seulement, il semble qu'il doit payer les pots cassés par sa mère et son copain lorsqu'ils avaient profité d'un moment loin des yeux des curieux pour chercher le plaisir. C'est un moment qui remonte au mois de septembre 2001 quand Saïda a rencontré comme à l'accoutumée son copain, Ahmed. Elle croyait que ce dernier l'aimait au point qu'il ne pourrait plus l'abandonner à son propre sort. Elle croyait à ses paroles mielleuses, qui lui avaient permis de rêver d'un avenir dépassant l'horizon et d'une vie aussi rose que les roses. Toutefois, quand elle est tombée enceinte, il n'a plus donné signe de vie. Bref, il s'est évaporé en quelques jours. Auparavant, il lui avait promis de se présenter devant ses parents pour la demander au mariage, pour élever ensemble leur enfant. Mais en vain. Il n'a pas tenu ses promesses. Pire encore, puisqu'il a disparu, ne lui laissant pas le moindre espoir pour lui faire entendre raison. Où est-il allé ? A-t-il émigré clandestinement vers l'Europe ? Est-il resté au Maroc tout en se réfugiant dans une autre ville ? Saïda n'avait pas de réponse convenable. Et elle a gardé son secret pour elle même jusqu'au jour où son ventre a commencé à se gonfler. Certes, elle a essayé au départ de se faire avorter en utilisant des produits traditionnels. Mais en vain. Et elle a fini, en juin 2002, par accoucher d'un enfant. Saïda a quitté l'hôpital vers le commissariat de police, puis elle a été présentée devant le procureur du Roi près le tribunal de première instance d'Oujda pour être poursuivie en état de liberté provisoire pour débauche. La loi et la procédure judiciaire obligent. Et Ahmed? Il s'est avéré que Saïda ne savait rien sur lui, sauf son prénom et la chambre qu'il occupait avec un autre jeune homme. Pourquoi donc s'est-elle permise de le croire ? Elle n'a pas de réponse. Mais elle est convaincue qu'elle a commis une erreur qui lui a coûté un enfant bâtard. Abandonnée par sa famille, Saïda s'est retrouvée seule, avec son nouveau-né. Entre temps, elle a fait la connaissance d'un jeune homme, Brahim. Ce dernier s'est chargé d'elle et de son enfant en les abritant chez lui, dans un quartier connu communément par « quartier Omar Le Policier ». Saïda s'est sentie bien accueillie chez lui et s'est permise de s'occuper de lui et de son foyer. Une relation de concubinage qui n'a pas duré longtemps pour qu'ils se marient enfin. Depuis, elle a cru que son unique enfant, Adam, a enfin trouvé un père, qui le consolera et qui prendra soin de lui. Brahim lui a promis de le traiter comme s'il était son propre fils, de veiller sur lui et de le prendre en charge. Saïda était pleine de joie croyant que le destin lui a souri. Au fil des mois, elle a commencé à remarquer une autre réalité et un autre visage de Brahim, qui a complètement changé. Il n'était plus celui d'avant. Il la traite de plus en plus sans pitié. Et depuis, il devient de plus en plus cruel, méchant et violent, non pas seulement contre Saïda, mais également contre Adam. Une fois ce dernier a éteint sa première bougie, son beau-père, Brahim, commence à le maltraiter et à le violenter pour la simple raison qu'il urine au lit. L'enfant n'a d'armes que ses larmes. Adam ne cessait de pleurer, provoquant un sanglot de sa mère. Alors que Brahim se contentait de sortir dans la rue en attendant qu'ils se taisent. Au fil des jours, les larmes d'Adam ne cessent de couler, en conséquence des coups qu'il subissait presque chaque matin sur son petit corps. Pire encore, Brahim s'est permis de lui brûler à maintes reprises son appareil génital par un briquet. Et Saïda? Elle recevait sa part de la violence si elle le lui reprochait. Il fallait attendre la mi-août, quand elle ne pouvait plus supporter la violence perpétrée contre son fils de deux ans, pour qu'elle se rende chez la police et porte plainte. Arrêté, le mis en cause a nié avoir maltraité l'enfant en précisant lui avoir donné de faibles coups pour l'empêcher d'uriner. Alors qu'Adam a été présenté à l'hôpital Al Farabi pour être examiné. Un examen médical qui a permis de savoir qu'il présente une fracture à son bras droit et des traces de brûlures à son appareil génital et sur des parties de son corps.