La campagne israélienne et américaine pour l'éviction du président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat continue de s'amplifier. Et même Peres est de la partie, puisqu'il a publiquement lâché le leader palestinien. Le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell a insisté sur le fait que les Etats-Unis n'étaient pas en train d'essayer d'imposer un dirigeant aux Palestiniens en réclamant le départ de Yasser Arafat. Le quartette de Madrid (USA, UE, Russie et ONU) «examinera également s'il existe des dirigeants (palestiniens) prêts à répondre de façon appropriée aux attentes du peuple palestinien et si le président Arafat, et d'autres dirigeants actuels, sont susceptibles ou non de leur donner l'opportunité d'entreprendre des transformations», a-t-il ajouté. Pour sa part, le Conseil national palestinien (CNP, Parlement en exil) a appelé mardi le peuple palestinien à soutenir M. Arafat face à la volonté du président américain George Bush de l'écarter. Le CNP a renouvelé «son appui à la direction palestinienne élue, que représente Yasser Arafat et a appelé le peuple palestinien entier à se ranger derrière cette direction». Selon un communiqué du CNP, la position du président Bush et de son administration vis-à-vis de M. Arafat est une « intervention flagrante dans le choix du peuple palestinien», qui, «seul, a le droit de choisir sa direction». «Au lieu de se concentrer sur l'occupation israélienne, qui est à l'origine de la violence et de l'instabilité, et de condamner le terrorisme d'Etat exercé par l'occupation et les colons, ces responsables (américains) condamnent la résistance palestinienne et en rendent responsable la direction palestinienne», affirme le Conseil. «Ceci constitue un feu vert au gouvernement (israélien) pour commettre davantage de massacres et de crimes à l'égard du peuple palestinien», ajoute-t-il. Pour le Conseil, la vision de M. Bush d'un Etat palestinien « ne contient aucun mécanisme pour son exécution ni des frontières précises», ce qui confirme «l'alignement américain absolu sur l'agression israélienne » et constitue «une gifle aux démarches de paix des dirigeants arabes». Bush avait notamment appelé le 24 juin les Palestiniens à changer de dirigeants, demandant de facto le départ de M. Arafat, une condition préalable à un soutien de Washington à la création d'un Etat palestinien dans les trois ans. Pour sa part, l'ancien responsable de la sécurité palestinienne, Mohammed Dahlan, considéré comme un possible successeur de M. Arafat, a annoncé qu'il ne s'opposerait pas au leader palestinien. « Aussi longtemps que les Israéliens sont contre Arafat, je suis avec lui, quelles que soient les réserves que je peux formuler concernant certaines décisions qui ont été prises», a-t-il déclaré, dans un entretien mardi au quotidien britannique «The Guardian». Mohammed Dahlan, qui a quitté le mois dernier ses fonctions de responsable de la sécurité palestinienne, a souligné que la demande du président américain aux Palestiniens de renverser leur chef avait montré, dans un dernier sondage, que neuf Palestiniens sur dix voteraient en faveur d'Arafat lors des prochaines élections prévues en janvier 2003.