Plus de 9 enfants sur 10 ont des enseignants qui recourent aux châtiments corporels dans leurs classes, selon une étude réalisée par l'association « Atfale ». Malgré son interdiction formelle au sein de l'école, le châtiment corporel est une pratique qui demeure fortement enracinée dans les établissements scolaires, puisque 85 % des élèves marocains ont déclaré recevoir des punitions corporelles de la part de leurs éducateurs. Une enquête intitulée «punitions et violences à l'école», réalisée par l'ONG, «alliance de travail dans la formation et l'action pour l'enfance» (Atfale) avec le soutien de l'UNICEF et dont le lancement officiel a été donné récemment à Tanger, fait ressortir que plus de 9 enfants sur 10 ont des enseignants qui recourent aux châtiments corporels dans leur pratique de classe. Elaborée à partir d'un échantillon de 120 élèves marocains, dont 64 garçons et 56 filles âgés de 3 à 15 ans, issus de 120 classes différentes. Cette pratique fait aussi appel à l'intimidation par la parole et les insultes, dont 60 pc consistent à attribuer à l'enfant un nom d'animal (âne, chien, vache), 26 pc sont des malédictions d'ordre religieux adressées le plus souvent à la mère de l'enfant, 7 % des insultes portant sur le manque d'éducation des parents et 7 % sont des attaques directes à l'enfant (détritus, moche). Avec cette panoplie de punitions corporelles et le cortège de traumatismes psychologiques que l'intimidation risque de provoquer chez les enfants, signale l'étude, il est fort à craindre que, malgré les efforts soutenus pour la généralisation de l'enseignement, la violence à l'école constitue un obstacle au développement de la société car elle freine l'efficience du système éducatif en créant des conditions défavorables à l'apprentissage, en encourageant la déscolarisation et en emprisonnant les enseignants dans des pratiques qui inhibent toutes possibilités de réflexions et d'innovations.