Le bras de fer entre les équipementiers et les assembleurs promet des rebondissements dans les semaines à venir. Chaque filière défend jusqu'au bout ses intérêts propres. C'est un constat sans appel que dressent les équipementiers marocains regroupés dans l'AMICA (Association Marocaine pour l'Industrie et le Commerce de l'Automobile). Dans leur plaidoyer, ils relèvent que depuis trois ans, la valeur ajoutée générée par l'activité du montage du poids lourd. Ce qui se traduit selon eux par un recul alarmant de leurs chiffres d'affaires. Ils avancent que la baisse du chiffre d'affaires a été de l'ordre de 31%. Selon eux toujours, cette chute se justifie par le comportement des assembleurs du poids lourd vis-à-vis de la sous-traitance automobile marocaine qui demeure à la base de la valeur ajoutée. A en juger par leurs propos, les assembleurs du secteur du poids lourd n'appliquent pas la loi 10/81 d'intégration/compensation. La loi en question autorise le montage des véhicules en contrepartie d'une participation à l'effort d'industrialisation en intégrant les composants automobiles fabriqués au niveau national. Ils avancent que cette législation protège la filière automobile et l'assemblage. Face à cette situation, les assembleurs ont à maintes reprises formulé leurs plaintes des contraintes que connaît leur activité compte tenu des surcharges imputées à l'industrie locale des composants automobiles. Dans ce sens, une requête fut adressée au ministère de l'Industrie et du Commerce. Selon eux, l'AMICA aurait soutenu cette démarche des assembleurs, mais cette initiative n'arrange en rien les affaires des sous-traitants. Les assembleurs demandent aux pouvoirs publics la suppression de la protection dont bénéficient les composants fabriqués localement. Les équipementiers s'inquiètent dans la mesure où ils estiment que leurs parts de marché vont chuter. Ce qui selon eux va se traduire par la déstabilisation de leur branche d'autant plus que la mise à niveau de leur secteur est à peine engagée et ce dans la perspective de libre-échange.